Quelque 32.000 ruraux localisés dans les zones de Nefza, Amdoun et Béja-Nord seront alimentés en eau potable d’ici 2025. C’est la première étape d’un projet qui, dans une seconde étape, portera ce nombre 91.000, d’ici 2040.
Ce sont là les objectifs que se propose d’atteindre un mégaprojet d’adduction d’eau potable en cours de réalisation dans cette région agricole du nord-ouest tunisien.
Le projet, dont le coût s’élève à 170 millions de dinars tunisiens (MDT) dont 115 MDT fournis sous forme de prêt par la banque de développement allemande KfW, a pour composantes l’édification d’une station de traitement d’eaux pluviales stockées dans le barrage Sidi Salem et la pose de 141 kms de canalisations pour acheminer l’eau jusqu’aux foyers dispersés.
Ce projet vient pallier à une injustice des plans de développement mis en œuvre sous les régimes autoritaires de Bourguiba et de Ben Ali. Cette injustice, remontant également au temps de la colonisation française, consistait à édifier des barrages dans cette région et à acheminer l’eau ainsi récupérée vers les grandes villes du littoral est, alors que les communautés jouxtant ces ouvrages en étaient privées.
Mieux, ce projet va réparer les erreurs commises lors de la mise en œuvre non étudiée d’ouvrages similaires dans le passé. Celles-ci consistaient en la non-prise en considération des nuisances et des pollutions que pouvaient générer les composantes de tels ouvrages à l’agriculture, aux paysages naturels et aux propriétés privées environnantes.
C’est pour cette raison que le bailleur de fonds, la KfW, a demandé, avant de cofinancer le projet, d’accompagner l’étude de faisabilité technique par une étude d’impact environnemental. Pour une première, c’en est vraiment une. Cela prouve que les allemands, réputés pour être des champions en matière d’écologie, ont de la suite dans les idées, même en dehors de leur pays.
À noter que la législation tunisienne n’exige pas de telles études pour ce type de projets.
Khémaies Krimi
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