Douze femmes ont déposé leurs dossiers à l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) en espérant candidater pour la présidentielle du 15 septembre 2019. Elles ne sont pas toutes connues, ni ne sont toutes soutenues par des partis politiques.
Par Yüsra Nemlaghi
Sur les 97 candidatures enregistrées du 2 au 9 août par l’Isie, on compte celles de femmes d’affaires, présidentes ou militantes de partis, ou d’autres indépendantes.
La majorité sont inconnues du grand public, on nommera : Raoudha Guefrach, universitaire spécialiste en ressources hydraulique, Raoudha Rezgui, Hamida Ben Jemaa, Zohra Mhenni, Malika Zedini, Ikbal Amine, Fatiha Maoued, Rokaia El-Hafi.
Viennent ensuite des têtes plus connues, à l’instar de Dhouha Haddad, une femme d’affaires, qui a lancé son parti politique en mai dernier, le Mouvement national pour les jeunes. Elle s’est surtout fait connaître, en novembre 2017, lorsqu’elle a présenté sa candidature pour présider le Club africain, mais les supporteurs l’ont empêchée de pénétrer dans le local
du club… C’est, on l’a compris, son seul fait d’arme connu !
On a aussi déjà entendu parler de Leila Hammami, l’universitaire qui avait tenté sa chance à la présidentielle de 2014, mais son dossier n’avait pas été accepté car elle ne put recueillir les 10.000 parrainages de citoyens requis pour le dépôt de sa candidature. Elle avait tenté de convaincre 10 députés de l’adouber, mais sans résultat.
Les 2 dernières sont en revanche connues et ont fait de la politique, ce qui leur donne plus de chance que les outsider, on nommera l’incontournable Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), qui bénéficie d’une grande popularité pour avoir souvent affirmé qu’elle s’oppose au parti Ennahdha qu’elle nomme « le parti des frères musulmans ». Abir Moussi est soutenue par les partisans du PDL et estime avoir toutes ses chances pour remporter la présidentielle. Mme Moussi a cependant beaucoup de détracteurs, à cause de son ancienne appartenance au RCD, le parti au pouvoir sous l’ancien régime, et surtout à cause de son discours radical du type table-rase.
La dernière candidate, Salma Elloumi Rekik, ancienne ministre du Tourisme, et ex-directrice du cabinet de l’ex-président feu Béji Caïd Essebsi, élue, le 28 mai dernier, présidente de Nidaa avant de reprendre les rênes du parti Amal Tounes (Espoir de la Tunisie), qu’elle a créé récemment. Mme Elloumi est une femme d’affaires qui est venue un peu tard à la politique, au lendemain de la révolution de janvier 2011. Et qui semble en être devenue complètement accro, au point de briguer le Palais de Carthage. On ne peut pas dire qu’elle manque d’ambition.
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