Youssef Chahed, le candidat du parti Tahya Tounes à la présidentielle anticipée, a déclaré hier, jeudi 29 août 2019, dans un entretien accordé à Reuters, que si la Tunisie souhaite «rejoindre le club des démocraties fortes», elle devra tout mettre en œuvre pour appuyer les choix de son gouvernement dans les domaines économique et sécuritaire.
M. Chahed a indiqué, dans cette interview, que les réformes «difficiles» qu’il a entreprises pourraient s’avérer, au bout du compte, politiquement coûteuses mais elles ont eu le mérite indéniable d’épargner à la Tunisie l’effondrement total de son économie. «Ces décisions étaient difficiles à prendre, pourtant nous les avions prises car ces choix servaient l’intérêt national», a-t-il dit.
À présent, selon le candidat de Tahya Tounes, le plus dur est passé et les choses sont en train de s’améliorer. Il n’y a qu’une seule solution, selon lui: «Nous devons poursuivre sur cette même voie, à savoir, nous concentrer sur le sauvetage de l’économie. C’est cette option qui assurera à l’ensemble des Tunisiens prospérité et bien-être. C’est elle qui offrira des emplois à nos jeunes concitoyens et préparer la mise en place d’un nouveau modèle de développement en Tunisie.»
S’il remporte son pari présidentiel, Youssef Chahed promet d’utiliser sa fonction de chef de l’Etat en accordant tout le grand intérêt que méritent les questions sécuritaires, celle de l’attraction de l’investissement étranger et l’obtention d’un soutien plus fort de la part de l’Union européenne (UE) – étant donné la position de la Tunisie en première ligne de la crise migratoire méditerranéenne.
Réaliste, le chef du gouvernement reconnaît que «même si l’économie n’est plus menacée par des déficits excessifs, nous devons désormais nous projeter dans l’avenir, c’est-à-dire stimuler encore plus l’activité économique en renforçant l’investissement étranger, l’industrie du tourisme et le secteur agricole.»
«Avec nos amis de l’Union européenne, nous devrions trouver un terrain d’entente nouveau … Actuellement, explique-t-il, la Tunisie protège la frontière méridionale de l’Europe, mais nous ne pourrions plus continuer à porter cette lourde charge dans les mêmes conditions…»
Le message de Youssef Chahed est clair: l’Europe doit faire montre d’un engagement économique et politique plus franc et plus fort aux côtés des Tunisiens.
Marwan Chahla
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