Je n’ai toujours pas arrêté mon choix. Plus de 80 candidats sur scène au départ de la course pour la présidentielle anticipée du 15 septembre 2019, 26 à l’arrivée, comme aux «folies bergères» mais sans les tutus, tout juste !
Par Farouk Ben Miled *
Dans tout ça, un électrocardiogramme désespérément plat avec curieusement un malade toujours vivant.
Chez aucun d’eux et dans aucun programme, quand il y en a, je n’ai relevé le mot «culture», ou alors il est caché quelque part parce que personne ne sait en parler. Et là, je relaye mon ami Raja Farhat, qui le premier s’en est inquiété de cette notion, matrice essentielle.
Comment peut-on ignorer à ce point cette évidence au profit d’un juridisme débridé qui nous est servi à coups de lois du…, et de l’article numéro…, abreuvés que nous sommes à longueur d’antenne.
Cette question reste une énigme pour des personnes censées représenter un pays vieux de 3000 ans.
Le mot souveraineté est lui aussi «baladé» dans tous les sens, mais inexistant quand il s’agit de la souveraineté alimentaire pourtant vitale comme sa collègue la souveraineté sanitaire humaine et animale.
Celle du savoir n’existe nulle part sauf chez notre élite en fuite vers d’autres cieux.
J’aurais aimé entendre évoquer une politique de la TERRE avec à la clé la création d’un institut des études du globe. Cette terre nourricière abandonnée et vampirisée par une «rurbanisation» impitoyable. Comme une politique de la mer, elle aussi nourricière et ravagée par le phosphogypse dans le golfe de Gabès. A qui la faute ?
Les mots : eau, écologie, énergie renouvelable, désertification, etc., ne sont même pas prononcés du bout des lèvres. Hélas rien.
La ville avec l’habitat et le transport publique, toujours rien ou si peu.
Comment pourrions-nous soustraire à l’esclavage de la voiture?
Où en est la ville future et le droit à la chlorophylle alors que le réchauffement climatique est à nos portes ?
Personnellement j’ajouterais le mot «poubelle» montée sur le podium depuis quelque temps, avec le recyclage, y compris celui des cerveaux pour au moins changer ou influer sur le métabolisme politique actuel et revoir les discours blablateux qui nous ont bernés une première fois. Stop !
Quid des incendies récurrents et pas toujours innocents de nos forêts, de la reforestation du pays et les travaux de DRS (Défense et Restauration du Sol) et de la réécriture de notre histoire pas encore actualisée.
L’incroyable nappe «albienne» pouvant produire des kilowattheures au ¼ du prix actuel, utilisée pour l’instant à arroser des melons.
C’est presque comique pour ne pas dire tragique.
Notre rendez-vous manqué encore une fois hélas avec la ROUTE DE LA SOIE est signé par le projet du port en eaux profondes d’Enfidha ( zone humide naturelle) fleuron de l’absurdité, la rate de Bizerte draguée déjà à moins 11 mètres par nos «ancêtres les gaulois» nous offrait cette opportunité pour le 1/20e du coût annoncé, ainsi que le pont du même nom pépite de la bêtise des technocrates dans le choix du tracé de l’autoroute actuelle. Quel aveuglement !
Nous avons aussi été privés de l’exclusivité du passage vers l’Afrique, de la fibre optique et de l’internet enjeu planétaire ainsi que de la transsaharienne. Quel gâchis.
Le délestage de l’aéroport Tunis-Carthage vers celui de Borj El Amri vacant serait bien plus judicieux que le projet de création d’un autre à Utique au prix de plusieurs milliers d’hectares de terres arables.
Les erreurs – peut être elles aussi pas toujours innocentes – des aéroports d’Enfidha et Tabarka n’ont hélas servi à rien.
Que messieurs les forts en maths s’activent alors à nous calculer les dizaines de milliards de dinars d’économie salutaire, et nos enfants seront alors épargnés de rembourser des dettes astronomiques sur plusieurs générations.
Plus curieux encore, dans aucun de ce que ces candidats appellent programme, le mot prospective n’apparaît, cette «madame soleil» des Etats modernes.
Des réponses judicieuses à toutes ces questions seront des millions d’heures de travail, des milliers d’emploi, et des barrières à l’insécurité, la drogue, le marché parallèle et les scandales à répétition devenus les spectacles de la semaine.
Tout compte fait avec toutes ces économies possibles, le pays n’est pas si pauvre que ça.
Bien entendu tout ceci ne pourrait être qu’une ébauche de programme d’avenir et heureusement ce n’est pas tout, mais aussi un rappel à tous ces blablateurs à qui quelque modestie serait salutaire.
Ceci n’étant que l’abécédaire de ce que j’aurais voulu entendre, mais rassurez-vous mes chers amis, je n’ai nullement l’intention de me présenter moi aussi : «al-hamdou-lillah» .
Alors pour qui voter ???
* Architecte D.P.L.G.
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