Invité à l’émission « Wahch Echecha », hier, 25 septembre 2019, sur la chaîne Attesia TV, le professeur universitaire en géopolitique, Rafaa Tabib, a évoqué une curieuse affaire, en rapport avec les élections tunisiennes de 2019 : la possibilité qu’elles fassent l’objet d’une campagne de manipulation politique par l’entreprise israélienne, spécialisée en la matière, Archimedes.
Le chercheur à l’université de la Manouba a, en effet, parlé d’un épisode qui remonte au 16 mai 2019, lorsque la célèbre chaîne américaine d’information, CNN, avait indiqué que «Facebook a supprimé des faux-profils gérés par ladite société, qui avait l’intention d’influencer les élections en Tunisie, au Nigéria et au Sénégal».
«Nous sommes en train de participer à des combats bizarres, en Tunisie, dont j’ai du mal à saisir les dimensions», a commenté M. Tabib, avant de préciser qu’Archimedes avait investi la somme de 800.000$ afin de financer son projet et de s’étonner qu’une affaire aussi dangereuse soit (presque) passée inaperçue.
L’universitaire a, dans le même ordre d’idées, fait le lien avec la société de publication stratégique, Cambridge Analytica. Une société qui a été, elle aussi, au centre de quelques scandales, notamment du fait qu’elle se soit ingérée dans les élections présidentielles en Argentine, en menant une campagne de Kirchner contre l’ancienne présidente, Cristina Fernández.
«Cette entreprise a été dissoute (en 2018, ndlr) pour qu’il n’y ait pas de poursuites. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que ce genre de firmes se basent, dans leurs activités, sur les data (les données). Celles-ci ont été transférées à d’autres personnes. Ainsi, sa disparition a donné naissance à 22 autres entreprises, travaillant dans des régions différentes et collaborant avec des politiciens qui y appartiennent, dans le but d’accéder au pouvoir», s’est-il alarmé.
Rafaa Tabib estime donc que les élections tunisiennes pourraient faire l’objet de complots de la part de parties qui essayent de «profiter de la dynamique populaire, Kaïs Saïed, afin de l’orienter à leur guise», à l’image de ce qui s’est passé en 2011, lorsque «les jeunes qui avaient mené la révolution se sont retrouvés, par la suite, écartés du paysage politique tunisien».
Théorie du complot ou craintes justifiées ? À vous de juger, en espérant que l’avenir nous en dira plus.
C. B. Y.
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