Achref Aouadi, président de l’organisation non gouvernementale (ONG) I Watch, a indiqué, lors d’une conférence de presse, tenue aujourd’hui, 26 septembre 2019, que les dépenses des 16 candidats qui ont été surveillés par son organisme, au premier tour de la présidentielle anticipée, pour s’assurer le soutien des pages du réseau social Facebook, ont été très variables.
Les deux candidats actuellement au pouvoir, à savoir le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et le ministre de la Défense nationale, Abdelkarim Zbidi, sont ceux qui ont été les plus soutenus par des pages sponsorisées : 89 pour le premier et 52 pour le deuxième, pour un total de 141 pages, soit presque les 3 quarts de l’ensemble de celles des 16 candidats observés, réunis (198 pages).
La troisième position est revenue au qualifié au second tour, Nabil Karoui (22 pages), alors que Mehdi Jomâa arrive quatrième avec 17 pages. Les 12 autres candidats qui étaient surveillés se sont partagés 18 pages.
M. Aouadi a, par ailleurs, révélé l’existence de «pages de l’ombre», durant la campagne électorale du premier tour, qui soutenaient toujours les mêmes candidats avec un contenu propagandiste, alors qu’elles ne sont pas reconnues comme étant des pages officielles.
Il a également regretté les activités de «propagande noire» de certaines pages, qui consistaient au dénigrement de certains candidats, ainsi que le non-respect du silence électoral sur Facebook.
Le président d’I Watch a signalé également l’utilisation malintentionnée de la célèbre encyclopédie collective en ligne, Wikipédia, à des fins de désinformation contre certains candidats, soit en supprimant certaines informations les concernant, ou en ajoutant des données erronées, ou encore en recourant à la diffamation dans les articles publiés sur le site en question, citant comme exemples, les pages de Nabil Karoui et de Youssef Chahed.
Pour conclure, Achref Aouadi a demandé à la justice de prendre toutes les mesures nécessaires contre les crimes électoraux et appelé à instaurer des lois claires contre la violence et l’incitation à la haine.
C. B. Y.
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