Commentant les appels de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) à faire libérer Nabil Karoui, candidat au 2e tour de la présidentielle, Issam Chebbi, SG du parti Al Joumhouri, a indiqué que «le système met toute son énergie pour soutenir le candidat qui assurera la préservation de ses intérêts».
Issam Chebbi a posté, cet après-midi, samedi 28 septembre 2019, un statut sur son compte Facebook où il rappelle que, dans la loi électorale tunisienne, il n’y a pas d’articles relatifs aux candidats ayant des antécédents judiciaires ou objets de poursuites judiciaires en cours.
«Ce qui a obligé l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) à accepter les dossiers de candidats suspectés dans des affaires judiciaires sans s’interroger sur leur devenir si ceux-là étaient élus», a-t-il écrit, par allusion à Nabil Karoui, candidat au 2e tour, qui est incarcéré depuis le 23 août 2019 pour des affaires de corruption financière et blanchiment d’argent. Mais pas seulement, car beaucoup de candidats aux législatives du 6 octobre prochain sont, en fait, des repris de justice cherchant l’immunité parlementaire. Et c’est tout le ridicule de la démocratie d’opérette en train d’être mise en place en Tunisie.
La loi électorale ne prévoit pas non plus le cas d’un candidat qui fait l’objet d’un mandat de dépôt, avant le démarrage de sa campagne électorale, ajoute M. Chebbi, en déplorant que l’Isie appelle avec insistance à la libération de Nabil Karoui: «L’Isie met la pression sur la justice via les médias et appelle ouvertement à la libération du candidat incarcéré, se basant sur l’égalité des chances entre les deux candidats».
«C’est le système qui met ainsi toute son énergie pour soutenir le candidat qui assurera la continuité de ses intérêts et de sa mainmise sur le pays», a-t-il conclu.
On rappellera que l’isie a appelé plusieurs fois à la libération de Nabil Karoui. Hier soir, Nabil Baffoun, président de l’instance, a déclaré, sur France 24, que la situation est devenue vraiment compliquée et a de nouveau appelé la justice à libérer le candidat pour lui permettre de mener sa campagne électorale, sans se rendre compte qu’en mettant ainsi la pression sur la justice, il transgresse l’une des premières règles de la démocratie, à savoir la séparation des pouvoirs et l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Il a également fait part de son inquiétude à propos d’éventuels recours auprès du tribunal administratif contre les résultats du 2e tour de la présidentielle, en ajoutant que l’Isie ne compte pas suspendre ce 2e tour si Nabil Karoui n’est pas libéré et qu’elle tentera de trouver des solutions.
Y. N.
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