L’organisation I Watch, qui a porté plainte en 2016 contre Nabil Karoui pour des affaires de corruption et de blanchiment d’argent, ayant conduit, le 23 août dernier, à son arrestation et à sa détention préventive, a appelé au respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire ainsi que du choix des électeurs.
Dans un communiqué rendu public cet après-midi, mercredi 2 octobre 2019, I Watch a déploré les déclarations de certains responsables, qui ont émis des doutes sur les résultats des élections et sur le processus électoral, arguant que le principe de l’égalité des chances entre les 2 candidats n’est pas respecté.
«Ces déclarations sont très graves, surtout si elles émanent d’un membre de l’Isie qui doit rester neutre et indépendante pour la réussite de cette étape électorale et de la transition démocratique», insiste l’organisation, en rappelant que seul l’acquittement peut garantir la liberté d’un accusé et non le fait qu’il présente sa candidature aux élections. «Un candidat ne bénéficie ni d’immunité, ni de traitement exceptionnel», ajoute le communiqué
I Watch a, par ailleurs, appelé à ne pas exercer de pression sur la justice et à la laisser loin des querelles politiques. «Nabil Karoui a présenté sa candidature et c’est un choix personnel qu’il a pris, tout en sachant qu’il fait l’objet de poursuites judiciaires et qu’il pourrait être emprisonné», rappelle l’organisation, en ajoutant que tous les candidats n’ont pas bénéficié de l’égalité des chances, citant Slim Riahi, également privé de sa campagne électorale au 1er tour de la présidentielle (étant en fuite en France depuis janvier 2019 et objet d’un mandat de dépôt, depuis avril dernier, pour une affaire de corruption).
«L’égalité des chances doit être garantie pour tous les Tunisiens et non pas uniquement pour ceux qui présentent leur candidature», lit-on encore dans le communiqué d’I Watch, qui appelle toutes les parties à respecter la loi et le choix des électeurs.
«Toutes les parties internationales ne doivent pas oublier que la loi doit être respectée et que leurs positions seraient différentes si cette affaire se déroulait dans leurs pays», conclut I Watch.
Ce communiqué publié par l’organisation survient suite aux nombreux appels à libérer Nabil Karoui. L’Isie avait même fait part de ses craintes d’un recours aux résultats du 2e tour de la présidentielle, ce qui pourrait, les faire annuler annuler.
Y. N.
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