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Nabil Karoui se retirera-t-il de la course à Carthage ? Hatem Mliki a laissé planer le doute

Intervenu à Radio Med, aujourd’hui, 8 octobre 2019, le porte-parole de Qalb Tounes, Hatem Mliki, a laissé planer le doute au sujet des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquelles le représentant du parti au deuxième tour de la présidentielle, Nabil Karoui, envisagerait de se retirer de la course à Carthage.

Ce serait alors, selon les insinuations de M. Mliki, un éventuel signe de protestation contre l’incarcération du candidat, depuis le 23 août dernier. Une situation qui l’a empêché de mener sa campagne présidentielle, aussi bien au premier qu’au deuxième tour.

Sans affirmer ni infirmer, Hatem Mliki a, à cet effet, déclaré, en réponse à une question à ce sujet, que Qalb Tounes annoncera, lors d’une conférence de presse qui se tiendra demain, sa position définitive par rapport à ce sujet, et ce suite à la réunion des différentes structures du parti, prévue aujourd’hui après-midi.

M. Mliki considère, en effet, que l’incarcération de Nabil Karoui et son interdiction de mener à bien sa campagne électorale est «une situation inacceptable et anormale, qui met en péril la crédibilité du processus électoral».

Pourtant, les raisons pour lesquelles M. Karoui est en détention préventive n’ont rien à voir avec la politique. En effet, il est accusé de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale et de corruption financière. Ce qui n’est pas rien, sachant que son frère, Ghazi Karoui, poursuivi dans les mêmes affaires, est en état de fuite, ce qui justifie amplement, au regard de la justice, la détention préventive du patron de Nessma TV.

En tout cas, il est difficile de décoder cette étrange déclaration de Hatem Mliki, puisqu’on se serait attendu à ce qu’il balaie, malgré tout et sans hésitation, ces rumeurs.

Est-ce que Nabil Karoui étudie sérieusement la possibilité de se retirer de la présidentielle comme signe de protestation ? Serait-ce un aveu de défaite prématuré au vu de certaines considérations politiques faisant de son concurrent, Kaïs Saïed, un large favori ? Cela pourrait être aussi une stratégie de communication pour faire tourner (encore plus) les regards vers lui… On espère que la situation sera plus claire demain.

En ce qui concerne l’éventuelle formation de coalitions politiques, en vue de mettre en place un gouvernement, M. Mliki a souligné que son parti en est en pleine discussion : «Nous sommes en contact avec plusieurs parties pour discuter de l’avenir du pouvoir, du parlement, du gouvernement et de l’élection présidentielle en Tunisie. Nous sommes en train d’évaluer la situation et les positions», ajoutant que le pays pourrait subir d’importants dégâts en raison des calculs politiques. 

Cherif Ben Younès

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