Le chef du gouvernement Youssef Chahed a officiellement lancé hier, vendredi 31 octobre, à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), le programme Investia Enterprise de soutien aux petites et moyennes entreprises ( PME).
Par Amina Mkada
M. Chahed a mis l’accent, dans son allocution, sur le problème rencontré par les PME tunisiennes pour se faire financer par les banques, et présenté les avantages d’Investia Enterprise, un programme de facilitation de l’accès au financement non bancaire au profit d’environ 120 PME.
Investia Enterprise permettra à ces PME de se financer par une cotation en bourse, l’émission d’obligations, ou par capital risque. Ce qui est à même de les aider à investir et à créer des emplois, notamment dans les régions de l’intérieur du pays, précise le chef du gouvernement.
Il faut trouver de nouvelles ressources à l’Etat
Evoquant le projet de Loi des Finances 2020, M. Chahed a souligné qu’il n’y aura aucune augmentation de taxes, de droits de douane ni des prix des produits subventionnés, estimant que la solution consiste à fournir de nouvelles ressources à l’État, par le biais de la réforme et de la restructuration des entreprises publiques, notamment celles opérant dans des secteurs concurrentiels, mais aussi en augmentant la production du phosphate, du pétrole, du gaz et des énergies renouvelables, et en accélérant le processus de numérisation des services publics et de libéralisation de l’économie. Ce qui permettrait d’impulser l’économie, d’accroître la production, de relancer la croissance et de créer les emplois dont le pays a besoin pour absorber une partie du chômage plafonnant à 15% depuis 2011.
M. Chahed a rappelé que la Tunisie est sortie de la zone de danger, le déficit public ayant été abaissé de près de 7% du PIB en 2016 à moins environ 4% actuellement.
La prochaine étape sera consacrée à l’amélioration du taux de croissance et celle des prestations sociales telles que la santé et l’éducation, a-t-il expliqué, alors qu’il s’apprête à passer le témoin à un successeur qui reste encore à trouver, à nommer et à faire accepter par la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Accélérer la mise en place du nouveau gouvernement
Tout en rappelant les récentes réalisations du pays, notamment la sortie de la liste noire du Groupe d’analyse financière (Gafi), l’amélioration de son classement dans le rapport « Doing Business 2019 » établi par la Banque mondiale et le retour en force du tourisme, entre autres aspects positifs, Youssef Chahed a terminé son allocution en insistant sur la nécessité d’accélérer le processus de négociation entre les partis pour la composition du nouveau gouvernement et de veiller au maintien du rythme ascendant de la croissance en Tunisie.
Le principal défi auquel le prochain gouvernement devra faire face, a estimé M. Chahed, sera d’améliorer les conditions sociales des groupes vulnérables, de préserver leur pouvoir d’achat et d’élever leur niveau de vie.
Les questions économiques urgentes constituent également une priorité majeure, car l’instabilité politique et les retards dans la formation du prochain gouvernement auront un coût élevé pour l’économie, a averti le chef du gouvernement.
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