La faillite et mise en liquidation du voyagiste britannique Thomas Cook « ont été si soudaines et surprenantes » qu’elles ont pris de court le secteur touristique tunisien, qui s’étonne que Royaume-Uni ait pu ainsi abandonner cette icône de l’industrie mondiale du voyage.
Par Marwan Chahla
Tel est l’avis exprimé par le ministre du Tourisme René Trabelsi hier, lundi 4 novembre 2019, à Londres, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire britannique de voyages ‘Travel Trade Gazette’ (‘TTG’).
Bien que les opérations de Cook en Tunisie ne représentaient, à la veille de l’annonce officielle de sa banqueroute, que 3% du volume global des activités du tourisme tunisien, la faillite du tour-operator britannique a été ressentie de façon disproportionnée à travers les différentes destinations touristiques et stations balnéaires de notre pays, laissant presqu’à sec certains hôtels qui ont trop compté sur la clientèle de Thomas Cook.
D’autres tours opérateurs vont occuper le terrain laissé par Thomas Cook
Pourtant, M. Trabelsi, qui participe actuellement à l’édition 2019 de la World Travel Market London (le Salon mondial du tourisme de Londres, les 4,5 et 6 novembre 2019) a confié à ‘TTG’ que la faillite de Thomas Cook a été une bonne occasion pour notre pays, notamment au Royaume-Uni et en Europe où, d’après lui, Tui n’attendait que cela pour étendre ses opérations en Tunisie. D’ailleurs, il y avait aussi d’autres concurrents – Jet2holidays et easyJet Holidays– qui ont vite fait d’occuper le terrain laissé par Cook.
De plus, selon le ministre du Tourisme, la Tunisie a été parfaitement capable de changer son fusil d’épaule, en frappant aux portes d’un certain nombre de marchés touristiques émergents pour attirer de nouveaux clients et continuer d’espérer atteindre l’objectif des 9 millions de visiteurs que le pays s’est fixé pour 2019.
A titre d’exemple, René Trabelsi a cité le marché russe, dont le nombre de touristes était de 100.000, en 2016, de 625.000, l’année dernière, et qu’il sera de plus de 725.000, fin 2019.
Le «retour» des Marriott, Four Seasons, Radisson, Accor et le Ritz
Sur le cas Cook, le ministre estime que la chute de ce géant du voyage a été «un choc terrible». «Les gens, dit-il, s’interrogent: ‘Comment se fait-il que le Royaume-Uni l’ait laissé tomber ainsi ?», ajoutant que nombre d’hôteliers tunisiens qui ont beaucoup misé sur Cook, en appliquant les standards de service, de sécurité et d’hygiène requis par voyagiste britannique et en investissant les fonds qu’il fallait pour être en accord avec ces exigences… le regrettent amèrement, aujourd’hui.
Pour le reste, les préparatifs des saisons touristiques automne-hiver 2019-2020 vont bon train et René Trabelsi est confiant. Des signes qui donnent raison à l’optimisme du ministre du Tourisme: «le retour» des Marriott, Four Seasons, Radisson, Accor et le Ritz…
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