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Agressés en 2014 par des policiers, Lina et Sadok Ben Mhenni mettent à l’épreuve la lutte contre l’impunité

L’audience de l’affaire des blogueurs et activistes de la société civile, Lina Ben Mhenni et son père, Sadok Ben Mhenni, agressés par des policiers lors de l’exercice de leur fonction, à Djerba, en août 2014, aura lieu demain, jeudi 21 novembre 2019, au tribunal de première instance de Médenine. Une nouvelle épreuve pour la justice tunisienne qui se doit d’appliquer la loi, même à des suspects aussi atypiques…

En ce jour d’été de l’année 2014, Lina s’était retrouvée dans une querelle avec un policier du district de police de Houmet Essouk, à Djerba. Ce dernier l’a giflée et a demandé à deux autres agents de la traîner, en utilisant la force, à l’intérieur du district où elle a été violemment agressée.

En informant son père de l’incident, ce dernier s’est déplacé au district pour soutenir sa fille, mais à son arrivée, il a été, lui aussi, agressé par les policiers !

Sadok et Lina Ben Mhenni ont, en conséquence, porté plainte contre leurs agresseurs.

Le juge d’instruction, chargé de l’affaire, a adressé des accusations pour violence contre deux policiers sur la base de l’article 101 du code pénal, en mai 2018. Suite à quoi, une première audience devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Médenine a eu lieu en juillet 2019 et a été reportée au 25 septembre puis à la date de demain.

Ce genre de dérapages de la part de la police nous rappellent forcément l’horrible affaire Meriem Ben Mohamed, violée, en 2012, par deux policiers. Des dérapages criminels qu’il ne faut surtout pas hésiter à dénoncer pour l’abus de pouvoir qu’ils renferment et parce qu’ils sont commis par ceux qui sont plutôt censés assurer la sécurité aux citoyens.

A cet effet, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a publié un communiqué, à travers lequel elle sollicite une présence massive, notamment de la presse, demain, devant le tribunal, tout en rappelant que «la lutte contre la torture, les mauvais traitements et les autres violations graves des droits de l’Homme est une obligation positive de l’Etat et qu’il est temps de mettre fin aux pratiques qui permettent ou favorisent l’impunité.»

C. B. Y. (avec communiqué)

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