Depuis le premier jour de cette nouvelle mandature 2019-2024, on ne compte plus les esclandres et les clashs provoqués par Abir Moussi. Que cherche-t-elle à prouver ? Qu’elle déteste les Frères musulmans, comme elle aime appeler les dirigeants d’Ennahdha ? Cela on ne le sait que trop. Cherche-t-elle plutôt à provoquer le pourrissement de la situation au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et, par conséquent sa… dissolution ? La question mérite d’être sérieusement posée.
Par Imed Bahri
La députée Abir Moussi, présidente du parti destourien libre (PDL), continue d’observer son sit-in de protestation, aujourd’hui, jeudi 5 décembre 2019, et pour le 3e jour consécutif, avec d’autres députés de son parti, dans la salle plénière de l’ARP.
Mme Moussi, qui est assise à même la moquette avec ses camarades du PDL, a déclaré aujourd’hui aux médias : «Nous continuerons de supporter ces conditions difficiles jusqu’à ce qu’on nous présente des excuses», par allusion à la députée Ennahdha, Jamila Ksiksi, qui avait, mardi, qualifié les députés PDL de «clochards» et de «bandits», en réponse aux attaques de leur part la prenant, elle et son parti, Ennahdha, pour cible.
Le spectacle honteux offert par certains élus
Mme Moussi a indiqué que le sit-in des députés du PDL est ambulant et qu’il se tiendra dans tout l’espace de l’Assemblée et ne se limitera pas à la grande salle des réunions plénières, ajoutant que son bloc parlementaire ne permettra pas la tenue d’une assemblée consacrée à l’examen de la loi de finances 2020 si des excuses de Mme Ksiksi ne seront pas présentées d’ici là. Ne démordant pas elle non plus, celle-ci exige, pour sa part, des excuses pour les propos racistes dont elle a fait l’objet de la part de militants du PDL et assure qu’elle portera plainte devant la justice.
Tout en condamnant les propos insultants de Mme Ksiksi envers les députés du PDL et les propos racistes des militants du PDL envers la députée islamiste, nous ne pouvons que déplorer la tournure que Mme Moussi cherche à donner à cette affaire qui déshonore les deux partis : PDL et Ennahdha. Car, de quel droit Mme Moussi et ses camarades prennent-ils en otage l’Assemblée au point de vouloir empêcher l’examen de la loi de finances 2020, alors que le pays est en crise et que les députés, y compris Mesdames Moussi et Ksiksi, sont tenus de proposer des solutions pour assainir la situation socio-économique, relancer la machine de production et redonner espoir aux Tunisiens et aux Tunisiennes qui dépriment et que le spectacle honteux offert par certains de leurs élus désespère davantage ?
«Cette agitée télécommandée veut semer le chaos»
Commentaire désabusé d’un député sous le couvert de l’anonymat : «Pour qui se prend Mme Moussi pour se permettre de tels dépassements ? Elle déplore qu’elle et son bloc soient traités de bandits alors qu’ils font tout, elle et son bloc, pour prouver qu’ils le sont vraiment. Elle n’à qu’à présenter une plainte au bureau de l’ARP et exiger des mesures disciplinaires à l’encontre de ses adversaires, mais elle n’a pas le droit de bloquer le travail de toute une institution? Cette agitée télécommandée veut semer le chaos. Ce n’est plus une Assemblée, ça devient un bordel avec elle. Elle dépasse toutes ses limites.»
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