L’armée tunisienne a renforcé son déploiement à la frontière avec la Libye voisine pour parer à toute éventualité suite à l’annonce de l’offensive imminente de l’armée nationale libyenne conduite par le général Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli et l’ouest de la Libye, occupés par les milices islamistes.
Par Imed Bahri
Ce déploiement sécuritaire et militaire vise à assurer la sécurité des citoyens dans les zones frontalières et sécuriser les frontières, a précisé une source sécuritaire à Ben Guerdane.
La Tunisie craint surtout un afflux massif des citoyens libyens fuyant la guerre, comme cela s’est passé en 2011, afflux où pourraient s’infiltrer des membres des milices islamistes.
Cette offensive militaire sur Tripoli a été décidée et lancée par le maréchal Khalifa Haftar après la signature d’un accord entre Fayez Sarraj, président du Conseil présidentiel de Libye, basé à Tripoli, et le président turc Recep Tayyip Erdogan, en vertu duquel la Turquie serait autoriser à intervenir en Libye par voies terrestre, aérienne et maritime.
Il ne fallait pas plus pour le maréchal Khalifa Haftar, qui tente depuis plusieurs années de chasser les milices islamistes, principal soutien de Fayez Sarraj, de la capitale Tripoli et des régions ouest de la Libye, riches en pétrole et gaz, et réunifier le pays sous sa bannière, pour lancer l’offensive qu’il espère décisive et finale, avec le soutien de l’Egypte, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
La Tunisie, qui a de longues frontières avec la Tripolitaine, a toujours observé une position de neutralité dans ce conflit interne libyen, se contentant de signifier son appui à toute solution négociée sous la bannière des Nations-unies. C’est, d’ailleurs, la position réitérée par le président de la république Kaïs Saïed, en recevant, il y a quelques jours, Fayez Sarraj au Palais de Carthage.
Selon des sources, la Tunisie a aussi exprimé, à cette occasion, ses réserves à propos de l’accord stratégique signé récemment par Sarraj et Erdogan, et qui concerne directement la Tunisie, qui a des frontières terrestres, maritimes et aériennes avec la Libye.
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