Magistrature, sécurité, armée…, le président de la république Kaïs Saïed occupe ses domaines régaliens et marque son pré carré constitutionnel. Reste la diplomatie, mais là, il semble marquer un temps de retard. Il est temps de prendre l’avion, monsieur le président!
Par Imed Bahri
Kaïs Saïed a rendu visite, aujourd’hui, jeudi 19 décembre 2019, aux forces spéciales de l’armée nationale dans leur caserne de Menzel Jemil (gouvernorat de Bizerte).
Après avoir réuni, au Palais de Carthage, les principaux responsables sécuritaires du pays, vendredi 13 décembre, et après avoir rencontré les hauts magistrats, lundi 16 décembre, le président de la république poursuit ainsi les activités relevant du domaine régalien, domaine essentiel accordé par la Constitution au président de la République.
Deux mois après son élection, M. Saïed reste toujours à Tunis
Le chef de l’Etat était accompagné, lors de cette visite, par le ministre de la Défense par intérim Karim Jamoussi et le général Mohamed Salah Hamdi, conseiller du président chargé de la sécurité nationale.
Seule brique qui manque à l’édifice présidentiel régalien du président Kaïs Saïed, la diplomatie. Les visites des hauts responsables étrangers à Tunis se font désormais très rares. Depuis l’investiture de M. Saïed, on n’a vu que le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas et Fayez Sarraj, président du Conseil présidentiel libyen, et, surtout, presque deux mois après son élection, M. Saïed reste toujours à Tunis.
Voulant effectuer sa première visite à Alger, pour la portée symbolique d’une telle visite, le président tunisien n’a entrepris aucune visite à l’étranger avant que le nouveau président algérien ne soit élu. Il a ainsi préféré dépêcher le chef de gouvernement de gestion des affaires courantes Youssef Chahed en France et en Italie, deux autres grands voisins et partenaires de la Tunisie.
L’amitié ne s’apprécie que dans la réciprocité
Cependant, le président algérien nouvellement élu, Abdelmajid Tebboune, qui est entré en fonction aujourd’hui, n’a pas cité une seule fois la Tunisie ni dans son discours après son élection, vendredi dernier, ni dans son discours d’investiture aujourd’hui. Cela méritait d’être signalé, car l’amitié et le bon voisinage ne s’apprécient que dans la réciprocité et le respect mutuel.
Cela dit, il est temps que le président Kaïs Saïed s’active diplomatiquement, car un petit pays comme la Tunisie doit être actif et non pas effacé pour exister sur la scène internationale. Et ouvrir de nouvelles perspectives sur le plan national…
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