Contrairement à l’information publiée par Sky News Arabia et relayée par des médias tunisiens, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, n’a pas déclaré à l’agence de presse mondiale Reuters qu’un accord a été conclu avec la Tunisie pour soutenir le gouvernement de Fayez Sarraj en Libye. Il a plutôt dit le contraire !
Voici la vraie déclaration d’Erdoğan, disponible sur le site web de Reuters : «Nous avons discuté des mesures possibles que nous pouvons prendre et des opportunités de coopération dans le but d’établir un cessez-le-feu en Libye dès que possible et de revenir à un processus politique.»
Une déclaration qui a été reprise par la plupart des médias internationaux et qui est d’ailleurs en totale harmonie avec ce qui a été dit par le président tunisien, Kaïs Saïed, hier lors de la conférence de presse qui a été tenue suite à la rencontre, en présence d’Erdoğan lui-même, et en harmonie surtout avec la doctrine tunisienne en matière de relations internationales.
Et même si un autre article, provenant de la version britannique de Reuters affirme que, selon Erdoğan, la Turquie et la Tunisie «avaient convenu de soutenir le gouvernement libyen de Sarraj, reconnu internationalement», cette déclaration ne signifie aucunement qu’un nouvel accord a été conclu entre les parties turque et tunisienne dans le but de venir au secours de celui-ci.
En effet, la Tunisie reconnaît déjà la légitimité internationale du gouvernement Sarraj, mais encourage en même temps «tous les Libyens à s’asseoir à la table des négociations pour parvenir à une formule de sortie de crise», tel que cela a été assuré par le président tunisien, lundi dernier, via un communiqué officiel.
Il est à noter que Sky News Arabia est un média émirati dont la ligne éditoriale est particulièrement propagandiste en ce qui concerne les questions touchant aux intérêts des Emirats arabes unis, une nation qui soutient, corps et âme, le maréchal Khalifa Belqasim Haftar.
Par conséquent, les médias tunisiens sont appelés à vérifier toute information émanant de sa part, surtout celles aussi dangereuses, incohérentes et pernicieusement orientées pour tromper et manipuler l’opinion publique, comme c’est le cas ici.
C. B. Y.
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