Après les différentes «découvertes» réalisées par les services de contrôle officiels concernant l’insalubrité de nombreux produits de consommation courante (pâtisserie, volaille, salami…) et les fraudes auxquelles ont recours certains producteurs et commerçants sans scrupules et prêts à tout pour s’enrichir sur notre dos, nous devrions nous poser un certain nombre de questions.
Par Tarek Kaouache *
Parmi les questions les plus urgentes que nous autrs consommateurs devons nous poser, nous citerons les suivantes :
• Que savons-nous des produits que nous consommons et que nous faisons consommer à nos enfants du point de vue de leur composition, des conditions de leur production, transport et stockage ?
• Quel est le cadre juridique et réglementaire supposé nous protéger, ainsi que notre environnement, de toutes les fraudes et négligences dont les répercussions sur notre santé et celle de nos enfants ainsi que sur l’environnement peuvent mener à des drames ?
• Ce cadre juridique et réglementaire est-il efficace et suffisant ? Est-il correctement mis en application ou bien placé bien au chaud dans les tiroirs ?
• Quels sont les services de l’état chargés de la vérification de la mise en œuvre réelle de ces règles sur le terrain ?
• Les personnes au sein de ces services disposent-elles des compétences nécessaires et suffisantes pour mener à bien leur mission ?
• De quel recours dispose le consommateur lambda victime d’une intoxication alimentaire et autres «accidents» dus à un produit non conforme ou ayant eu connaissance de telles situation ?
Beaucoup de questions que nous devrions nous poser et insister pour leur obtenir les bonnes réponses, les plus convaincantes possible, mais nous continuons à pratiquer la politique de l’autruche, à nous comporter comme si de rien n’était et à consommer tout aussi bêtement (pour beaucoup) que d’habitude.
Au niveau des prix, nous ne savons pratiquement rien des circuits par lesquels passent les produits avant de débarquer sur les étals des grandes surfaces ou du commerçant du coin.
D’un côté, nous avons les petits producteurs qui s’enfoncent de jour en jour dans leur misère et abandonnent leurs activités ancestrales pour migrer vers les villes en quête d’une vie qu’ils espèrent meilleure et, de l’autre côté, des consommateurs qui n’arrivent plus à boucler leur mois et des pères et des mères de familles qui n’arrivent plus à satisfaire les besoins les plus basiques de leur famille.
À ce niveau comme à celui portant sur la qualité et la salubrité des produits, des questions devraient être également posées et des réponses trouvées :
• Qui fait les prix et sur quelles bases ?
• Pourquoi une répartition aussi injuste des marges au niveau des différents maillons des différentes chaînes de valeur?
• Quelles sont les règles qui régissent les circuits de distribution ?
• Quels sont les services chargés de veiller à leur application à la lettre ?
• Quel niveau d’intégrité nos élus peuvent-ils nous garantir en ce qui concerne les agents chargés des contrôles ?
Nous devons tenir compte du fait que la consommation est à la base de toute activité économique et de toute économie et, qu’en tant que consommateurs, nous avons non seulement des droits mais aussi un pouvoir énorme pour changer les choses et imposer nos règles.
«Notre panier est plus influent que notre voix». Soyons toutes et tous des consommateurs responsables et engagés. En un mot, soyons des consomm’acteurs
P.S. : Mme Feten Ghazouani, seriez-vous prête, en tant que future secrétaire d’Etat au Commerce intérieur, à nous apporter ne serait-ce qu’un début de réponse à toutes ces questions ?
* Ingénieur en industries agroalimentaires. Consultant en innovation sociale dans les secteurs agricole et agroalimentaire.
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