Le nouveau film d’Ala Eddine Slim : ‘‘Tlamess’’ (Sortilège), une œuvre mystérieuse, touchante et spirituelle, sélectionnée à la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes, sortira en salles en Tunisie le 19 février 2020.
Prix de la mise en scène au MedFilm Festival Rome, Golden Alexander Award – Meet the Neighbors de la 60e édition du Festival international de Thessalonique et Prix de la mise en scène au Festival international du film de Marrakech, ‘‘Tlamess’’ réunit dans les principaux rôles l’Egyptien Abdullah Miniawy , Souhir Ben Amara et Khaled Ben Aissa.
Récompensé par le prix Prix Luigi De Laurentiis (Lion du futur) à la Mostra de Venise pour le très beau ‘‘The Last of Us’’, Ala Eddine Slim est un auteur dont le cinéma ne ressemble à aucun autre et provoque un engouement critique important.
Le film est produit par Potemkine Productions, qui tente toujours de proposer des films forts artistiquement, marqués par l’idée d’indépendance et en accord avec les choix des cinéphiles.
L’histoire de ‘‘Sortilège’’ : «Suite au décès de sa mère, S., un jeune soldat tunisien, se voit octroyer une permission d’une semaine. Il ne reviendra jamais. Des années plus tard, F., une jeune femme emménageant dans une maison en pleine nature avec son riche mari, apprend qu’elle est enceinte. Un jour, F. part se promener seule dans la forêt. Elle ne reviendra jamais».
Les références visuelles et sonores à ‘‘2001 : L’Odyssée de l’espace’’, ‘‘Blade Runner’’ ou ‘‘Under the skin’’ s’entremêlent dans cette fable fantastique, mais aussi imprégnée d’une puissance politique.
Parlant de son film, Ala Eddine Slim déclare : «C’est un patchwork de moments, de lieux, de choses personnelles liés à une image, une odeur, une situation, une rencontre, un état d’âme. Pour donner un exemple, la deuxième partie du film je l’ai écrite en moins de 24 heures. D’autres fois je prends beaucoup de temps. Le film est venu comme ça, de manière éparpillée. Je savais que le soldat allait avoir des seins, je savais que la femme allait tomber enceinte et allait rencontrer ce personnage mystérieux dans la forêt. Mais le serpent et la toute dernière séquence où le mari vient chercher sa femme dans la forêt, tout cela a été écrit au moment des repérages. L’écriture évolue tout le temps, elle n’est jamais figée et se réinvente aussi au tournage. Quand j’écris le scénario, je fume souvent du cannabis. De façon à perdre le contrôle. Il y a des idées ou des scènes qui ne pourraient pas naître autrement. Cela me permet de suivre mon instinct. Je n’ai pas envie de tout comprendre. J’ai d’abord besoin de sentir la mer dans laquelle je me baigne et j’y vais à l’aide de tous mes sens. Pour donner un exemple plus précis, l’une des inspirations du film c’est un tableau que j’avais repéré dans une série, ‘‘The Young Pope’’ de Paolo Sorrentino. A plusieurs reprises le personnage passe devant un tableau qui, ce que je croyais à l’époque, représente un homme avec des seins qui allaite un bébé. Cette scène m’a fasciné. En fait c’est une femme avec une barbe mais quand je l’ai appris mon imagination était déjà partie très loin. A la même époque, mon ex-femme était enceinte de notre deuxième fille. Je ne comprenais pas pourquoi c’est toujours la femme à qui on donne tout le bénéfice de la grossesse. Durant ces 9 mois, le père souffre autrement. Faire allaiter le bébé par le soldat était une façon de prendre ma revanche».
Source : communiqué.
Donnez votre avis