A l’issue de la réunion de membres de son conseil national, Qalb Tounes a décidé ce soir, jeudi 9 janvier 2020, de ne pas voter la confiance au gouvernement Jemli, comme l’avait préconisé depuis deux jours son président Nabil Karoui.
Lors d’un point de presse organisé ce soir, le parti a expliqué, dans ce qui ressemble à un volte-face, son vote ayant été jusque-là acquis, qu’il s’opposera au gouvernement Habib Jemli désigné par Ennahdha, pour plusieurs raisons.
Les dirigeants ont cité notamment 3 points : l’absence de programme digne de ce nom, la plupart des personnalités proposées ne sont pas indépendantes, contrairement à ce que déclare Jemli, et le nombre des secrétaires d’Etat et des ministres est inutilement gonflé.
Jusqu’au début de la semaine, Qalb Tounes (38 députés) faisait tandem avec Ennahdha (54) et ses dirigeants ne faisaient pas mystère de leur volonté de voter la confiance au gouvernement Jemli pour gouverner avec le parti islamiste, mais un revirement inattendu a été enregistré au milieu de la semaine. Comment l’expliquer ?
Une manœuvre mal contrôlée des dirigeants d’Ennahdha semble avoir mis la puce à l’oreille de Nabil Karoui, poursuivi en justice dans des affaires de fraude fiscale, corruption financière et blanchiment d’argent. Et il s’est brusquement braqué.
Selon certaines sources, des dirigeants d’Ennahdha ont pris contact avec certains dirigeants ou proches de Qalb Tounes et leur ont fait miroiter la perspective de les aider à prendre la direction de ce parti… après l’incarcération de son fondateur Nabil Karoui. Une manœuvre classique déjà utilisée avec Hafedh Caïd Essebsi et Nidaa Tounes, et la suite on la connait…
Y. N.
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