A la tête de deux ministères, Taoufik Rajhi n’attendra pas la prise de fonction du prochain gouvernement pour passer le flambeau. Il a, en effet, décidé de quitter prématurément le navire. Retour sur les motifs de sa démission…
Taoufik Rajhi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Grandes réformes et également ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle par intérim, a présenté aujourd’hui, mercredi, 15 janvier 2020, sa démission à Youssef Chahed, chef du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes.
Intervenu sur Shems FM pour expliquer les raisons de sa décision, Taoufik Rajhi, qui doit son poste au parti islamiste Ennahdha, a indiqué que l’idée ne date pas d’hier et qu’elle ne signifie pas qu’il fuit ses responsabilités. Selon lui, c’est tout le contraire…
«Cette décision reflète mon grand sens de la responsabilité ainsi que ma conscience professionnelle», a-t-il estimé, en liant les motifs de sa démission à la prolongation de la mission du gouvernement d’expédition des affaires courantes, se contentant de dire que cela est inadéquat avec les exigences sociales, économiques et financières du moment.
Mais est-ce que la meilleure solution face à ces difficultés est d’abandonner ses fonctions ? Pas sûr que les explications de M. Rajhi aient convaincu ses auditeurs.
Cela dit, le ministre a souligné que sa démission n’a pas encore été approuvée par Youssef Chahed, mais il ne fait aucun doute que ce dernier l’acceptera, d’autant que le démissionnaire ne sert pas à grand-chose. Pour preuve: les grandes réformes dont il a la charge n’ont pas avancé d’un iota. Il était juste une sorte d’œil de Monplaisir (siège d’Ennahda) à la Kasbah (siège du gouvernement).
Rappelons que cela fait plus de 2 mois que les résultats des élections législatives ont été annoncées, et pourtant, il n’y a toujours pas eu de nouveau gouvernement. En effet, celui qui a été proposé par Habib Jemli, le désigné du parti ayant gagné les élections, Ennahdha, n’a pas réussi à obtenir la confiance du parlement, la semaine passée.
Aujourd’hui, c’est au président de la république, Kaïs Saïed, qu’incombe la tâche de sélectionner un nouveau chef de gouvernement, avec la collaboration des principales forces parlementaires. Et en attendant, le gouvernement de Youssef Chahed se charge toujours d’expédier les affaires courantes. Avec ou sans M. Rajhi, c’est kif-kif !
C. B. Y.
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