Imed Hammami, dirigeant Ennahdha, a assuré que son parti voterait la confiance au gouvernement, en fonction du programme d’Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement désigné, ce soir, vendredi 20 janvier 2020, par le président de la république, Kaïs Saïed.
Dans une déclaration accordée à la chaîne nationale Watania 1, le dirigeant nahdhaoui a rappelé que Elyes Fakhfakh avait occupé des postes ministériels sous le règne de la « Troïka » (coalition dominée par le parti islamiste Ennahdha, ayant gouverné de décembre 2011 à janvier 2014, Ndlr).
Imed Hammami a également ajouté que le vote de confiance dépend aussi de la composition de l’équipe ministérielle que proposera Elyes Fakhfakh, en précisant que les structures du parti Ennahdha se réuniront pour trancher cette question.
Cependant, M. Fakhfakh a les coudées plus franches que le précédent chef de gouvernement désigné, Habib Jemli, candidat choisi par Ennahdha, à qui la confiance a été refusée par l’Assemblée. Le nouveau chef de gouvernement désigné n’est pas lié aux partis représentés au parlement et ce n’est pas là, à proprement parler, une faiblesse, mais un atout de taille. Il pourra choisir les hommes à la hauteur des enjeux actuels, chacun dans son domaine, sans tenir compte des appartenances partisanes et tout en résistant aux pressions des partis, étant pratiquement assuré que la confiance lui sera votée, car les dirigeants des partis n’ont aucun intérêt à ce que le président soit amené à dissoudre le parlement et à appeler à des élections anticipées. Aucun de ces partis, notamment les mieux représentés à l’Assemblée, Ennahdha et Qalb Tounes, ne seront assurés de garder leurs positions actuelles. Ils risqueraient même d’être lourdement sanctionnés par les électeurs.
Y. N.
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