L’accession au pouvoir de la droite conservatrice dans de nombreux pays du monde s’avère souvent nuisible aux droits de l’homme. C’est notamment le cas en Italie où le sénateur Matteo Salvini ne cesse de faire preuve de xénophobie et de racisme, particulièrement à l’encontre des immigrés Tunisiens.
Invité ce matin, jeudi 23 janvier 2020, à l’émission «El matinale», sur Shems FM, Alaa Talbi, directeur exécutif du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), a déploré les agissements inhumains des autorités italiennes à l’égard des Tunisiens qui émigrent chez le voisin européen.
Alaa Talbi a notamment pointé du doigt le sénateur actuel de la république italienne et ancien vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, rappelant l’usurpation d’identité amorale et «spectaculaire» qu’il a faite dernièrement, lorsqu’il a sonné, en étant accompagné de caméras, à l’interphone d’un Tunisien mineur (âgé de 17 ans), habitant à Bologne, en se faisant passer pour quelqu’un qui cherche à… lui acheter de la drogue.
M. Talbi a également rappelé que le politicien italien avait illégalement ordonné d’emprisonner 100 immigrants sur un bateau de sauvetage, lorsqu’il était à la tête du ministère de l’Intérieur, au lieu de les protéger comme le dispose la loi, ajoutant qu’à cet effet, une commission parlementaire italienne ainsi que le tribunal de Catane demandent la levée de son immunité afin d’être jugé.
Le représentant du FTDES a, d’autre part, indiqué que durant le mois courant et seulement en l’espace de 5 jours, deux Tunisiens immigrés ont été tués par les autorités italiennes. Le premier est décédé le 13 janvier dans un centre de détention, alors que le deuxième a connu le même sort, le 18 janvier, après avoir été violenté par la police.
L’invité de Hamza Belloumi a continué à tirer la sonnette d’alarme en avançant un chiffre qui révèle clairement les dépassements aux droits de l’homme que subissent les Tunisiens en Italie depuis l’accession de Salvini au pouvoir. En effet, le taux de mortalité parmi les immigrés a nettement augmenté durant ladite période, passant de 2,38% à 5,88%, soit de 1 immigré sur 42 à 1 immigré sur 17.
Alaa Talbi a indiqué, d’autre part, que deux vols aériens, allant de Palerme à Enfidha, sont consacrés chaque semaine à ramener des immigrés clandestins tunisiens, et ce dans le cadre d’ententes formelles, «sans aucune traçabilité écrite», entre l’Italie et la Tunisie, ajoutant que les conditions qui accompagnent ces expulsions sont «humiliantes», tout en regrettant «le silence» des autorités tunisiennes.
L’activiste tunisien a, par ailleurs, déclaré qu’en partenariat avec des associations de la société civile italienne, le FTDES a porté plainte, à cet égard, contre les autorités italiennes, auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.
C. B. Y.
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