Quatre syndicats, en l’occurrence, l’Union des travailleurs de Tunisie (UTT), la Confédération générale des travailleurs tunisiens (CGTT), l’Union syndicale des travailleurs tunisiens (USTT) et l’Organisation tunisienne du travail (OTT), ont appelé le chef de gouvernement désigné, Elyès Fakhfakh «à traiter toutes les organisations syndicales sur un pied d’égalité et à les associer aux consultations relatives à la formation du gouvernement».
Les quatre syndicats, qui s’exprimaient dans un communiqué commun, lundi 3 février 2020, font assumer à l’actuel ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, la responsabilité de leur «exclusion» de la composition du Conseil national du dialogue social entré en fonction le 27 novembre 2018, et appellent Elyès Fakhfakh à nommer «un ministre des Affaires sociales qui soit compétent, impartial et intègre», laissant entendre que M. Trabelsi ne l’était pas parce qu’il était secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et privilégiait la première centrale syndicale dans le pays.
Les syndicats signataires de ce communiqué ont, constamment, reproché à l’actuel ministre des Affaires sociales de ne pas avoir respecté la Constitution de 2014 dont articles 35 et 36 reconnaissent le pluralisme syndical, les dispositions de la loi du 24 juillet 2017 portant création du Conseil national du dialogue social, particulièrement, l’article 8 qui fait prévaloir expressément la logique du pluralisme syndical dans la composition de l’assemblée générale du Conseil, et les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) ratifiées par la Tunisie, s’agissant notamment de celles relatives aux libertés syndicales, la Convention (n° 87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et la Convention (n°98) sur le droit d’organisation et de négociation collective.
Pour mémoire, le tribunal administratif tunisien avait prononcé, le 5 février 2019, un jugement qui fera date dans l’histoire du syndicalisme tunisien.
En vertu de ce verdict, qui reconnaît le pluralisme syndical, tous les syndicats, légalement constitués, ont le droit à la participation aux négociations sociales, au dialogue social à tous les niveaux sur la base de la représentativité proportionnelle et non restrictive.
Khémaies Krimi
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