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La Tunisie a besoin d’un vrai projet pour relancer son handball

Le président de la Fédération tunisienne de handball (FTHB), Mourad Mestiri, et le directeur technique national, Yassine Arfa, se chargeront de négocier avec un entraîneur étranger qui entamera sa mission à la tête de l’équipe de Tunisie à partir du tournoi qualificatif aux JO en avril 2020 à Paris.

Officiellement, Toni Gerona n’est plus l’entraîneur de l’équipe de Tunisie de handball, c’est ce qu’a décidé le bureau de la FTHB au terme de sa réunion hebdomadaire, hier, mardi 11 février en fin de soirée. Le technicien espagnol n’a pas atteint les objectifs de son contrat de 3 ans signé en 2017 : le titre africain 2020 et la qualification pour les JO 2020. L’entraîneur des gardiens, le Serbe Zoran Djordjic, est également limogé. En revanche, Omar Khedhira, préparateur physique, a été maintenu à son poste.

Toni Gerona fut une erreur de casting

Il faut rappeler que l’erreur était déjà le recrutement de Gerona en juillet 2017. Même si l’on justifiait ce choix par des contraintes «financières», suite à la politique d’austérité imposée par le ministère de tutelle, au point de réduire de 30% le budget régulièrement servi à la FTHB, Gerona n’a pas un vécu du haut niveau. Longtemps responsable de la formation au sein de la Fédération catalane de handball (1997-2004), en même temps des jeunes de Barcelone, il n’a jamais dirigé un club espagnol ni une sélection de son pays qu’il quitte, faute de job, pour aller exercer au Qatar avant de débarquer en Tunisie en 2017. C’était la chance de sa vie.

La chance de sa vie c’est justement le sacre africain ramené du Gabon en 2018, œuvre d’une équipe tunisienne combative, plus que de ses «consignes tactiques». L’Espagnol se verra même offrir l’autorisation par la FTHB de cumuler sélection tunisienne et un contrat avec un club français (Chartres). Cela faisait donc deux salaires.

Le ministère devrait mobiliser les moyens

Si l’option tunisienne est écartée, le successeur de Gerona, donc un étranger, devra être un technicien de haut niveau. Et là, le ministère, payeur principal des sélectionneurs, devra suivre et mobiliser le budget adéquat, à l’instar de ce qui passe en Egypte.

Pour avoir un ordre de grandeur, le budget de la FTHB (1,8 million de dinars tunisiens, MDT) est le même que celui alloué par l’Etat égyptien rien que pour la préparation des sélections des catégories des cadets et des juniors ! Pour les Séniors c’est deux fois plus, pour un budget global passé de 16 à 32 millions de… dollars, dont 47% octroyés en subventions et aides diverses aux clubs.

L’Egypte montre l’exemple

L’Egypte, qui vient de battre la Tunisie à Tunis même et de lui reprendre le trophée africain, met en œuvre «le projet du siècle», conçu par la fédération avec la collaboration des ministères de la Jeunesse et des Sports et de l’Éducation, qui table sur la détection et la formation d’un… million de jeunes handballeurs qui bénéficieront du régime de la mi-temps.

Ce projet est ponctué de l’ouverture récente, au Caire, d’un centre de formation ultramoderne créé à l’initiative du président de la Fédération internationale de handball et enfant du pays, Hassen Mustapha. Les résultats sont déjà là avec le titre mondial des cadets, remporté par les Egyptiens en août dernier aux dépens de l’Allemagne (32-28), après avoir fini 3e du mondial junior, et en attendant le mondial A en 2021 au Caire.

Le nouveau sélectionneur de la Tunisie sera engagé pour préparer la sélection au championnat du monde l’année prochaine en Egypte mais le verre demeurera à moitié vide tant qu’on ne mettra pas les moyens et un vrai projet pour relancer le handball, le sport grâce auquel la Tunisie a atteint le haut niveau mondial.

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