Noureddine Taboubi, qui n’a pas le sens de la mesure n’a pas opté pour l’apaisement suite aux critiques qui lui ont été adressées dernièrement par Youssef Chahed. Loin de là. Il a même, en guise de contre-attaque, déclaré que le gouvernement de ce dernier représentait «la plus grande dictature de l’histoire de la Tunisie».
Par Cherif Ben Younès
Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a répondu de façon véhémente ce matin, jeudi 13 février 2020, aux déclarations du chef du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, Youssef Chahed, qui a indiqué, dimanche dernier, dans un entretien télévisé avec la chaîne Hannibal, que ce dernier n’est plus seulement un dirigeant syndicaliste mais fait partie intégrante, depuis quelque temps, des conflits politiques en Tunisie.
En réponse, le syndicaliste a assuré que s’il a vraiment tenté de faire chuter le gouvernement de Youssef Chahed, lors de l’entourloupe du Pacte de Carthage 2, ayant fait pschitt, comme cela a été affirmé par ce dernier, alors ce serait un honneur pour lui d’avoir «essayé de sauver le pays de la plus grande dictature, injuste et oppressive de son histoire», choisissant ainsi, assez maladroitement, l’option de la démesure et de l’exagération extrême, qui peut discréditer ses propos auprès de l’opinion publique.
En tout cas, pour le coup, Bourguiba et Ben Ali ont dû sourire dans leurs tombes.
Taboubi n’a, par ailleurs, pas nié son implication politique, «d’un angle social et national», expliquant que sa position par rapport au Pacte de Carthage était due à l’échec économique et social, selon lui, du gouvernement Chahed.
Le secrétaire général de l’UGTT a, dans le même ordre d’idées, indiqué qu’il n’était pas «dupe» et que la centrale syndicale a toujours, à travers son histoire, joué un rôle politique dans le pays. Les successeurs de M. Chahed sont donc prévenus…
M. Taboubi a, d’autre part, estimé que le président de Tahya Tounes a profité de son pouvoir, du fait de son poste à la tête du gouvernement, pour constituer un bloc parlementaire puis se présenter aux élections. Ce qui n’est pas faux, mais peut-on décemment reprocher à un homme politique de faire de la… politique ?
On peut toujours reprocher à M. Chahed ses politiques sociales ou économiques ou encore son manque de rigueur dans son prétendu combat contre la corruption. On peut également lui préférer Hafedh Caïd Essebsi, Nabil Karoui ou autres Abdelkrim Zbidi. Mais on ne peut, en aucune façon, prétendre qu’il est un dictateur ou même un chef de gouvernement autoritaire, lui à qui l’UGTT a tout reproché, au cours des 3 dernières années et qui n’a commencé à témoigner que lorsque son mandat touche à sa fin.
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