Rached Ghannouchi, président du parlement et chef du parti islamiste Ennahdha, a reçu aujourd’hui, mardi 18 février 2020, à l’Assemblée, Taieb Rached, le président de l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi (IPCCPL), pour le consulter sur «certains articles de la constitution». Il n’est pas difficile d’imaginer lesquels.
A l’issue de cette rencontre, M. Rached a indiqué aux médias qu’une réunion sera organisée, mardi prochain, par les membres de cette instance, chargée de vérifier la constitutionnalité des projets de loi, pour étudier les questions soulevées par Rached Ghannouchi, sans préciser lesquels, malgré l’insistance des journalistes.
On notera que cette rencontre survient au lendemain de la mise au point faite par le président de la république Kaïs Saïed, hier, lors de sa rencontre avec le chef islamiste sur la motion de censure contre le gouvernement Chahed, envisagée par Ennahdha.
Le président Saïed avait rappelé qu’il est garant du respect de la constitution et souligné que celle-ci ne permet pas de retirer la confiance au chef de gouvernement chargé de la gestion des affaires courantes, en indiquant que toute interprétation de la constitution n’est pas innocente et que le texte de loi est clair à ce propos.
Il a également évoqué, lors de cette rencontre à laquelle Youssef Chahed a pris part, l’article 89, en rappelant que celui-ci permet au président de la république de dissoudre l’Assemblée, si le prochain gouvernement n’obtient pas la confiance des députés, d’autant que le parti vainqueur des législatives avait déjà échoué à former son gouvernement.
«Le dernier mot revient à la constitution et au peuple», avait insisté Kaïs Saïed, en s’adressant à Rached Ghannouchi, dont le parti a choisi de se retirer à la dernière minute du gouvernement Fakhfakh, désigné par le chef de l’Etat, tout en planifiant de retirer la confiance au gouvernement Chahed, pour le remplacer par un gouvernement de la majorité parlementaire. Ce que de nombreux experts constitutionnalistes ont qualifié de coup d’Etat…
Y. N.
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