La position d’Ennahdha vis-à-vis du gouvernement Fakhfakh semble avoir enfin trouvé son chemin vers la stabilisation. D’après Abdellatif Mekki, dirigeant au sein du mouvement islamiste, Ennahdha devrait finalement voter la confiance au nouveau gouvernement, alors qu’il y a moins d’une semaine, ses dirigeants avaient annoncé le contraire.
Intervenu sur les ondes de Shems FM, ce matin du mercredi 19 février 2020, c’est-à-dire au lendemain de la réunion du conseil de la Choura où il était question de prendre une décision finale par rapport à la participation d’Ennahdha au prochain gouvernement, M. Mekki a indiqué que l’annonce officielle concernant ce sujet sera donnée aujourd’hui par le bureau exécutif du parti, suite à la rencontre qui réunira, plus tard dans la journée, le président du mouvement, Rached Ghannouchi, et le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh.
«Le conseil de la Choura a positivement perçu les dernières évolutions, les a valorisées et a remercié leurs auteurs», a, par ailleurs, assuré l’ancien ministre de la Santé publique (2012 – 2013), qui devrait d’ailleurs occuper le même poste au sein du gouvernement Fakhfakh si son parti y confirme sa participation.
Il reste, néanmoins, quelques questions en suspens, dont l’importance est inférieure à celle des problèmes politiques et est supérieure à de simples détails, explique le médecin. Des questions qui vont être logiquement traitées lors de la rencontre d’aujourd’hui entre Ghannouchi et Fakhfakh.
Fidèle à son franc-parler, du reste très mesuré, Abdellatif Mekki a, sur un autre plan, critiqué la stratégie adoptée par son parti dans les négociations relatives à la participation au prochain gouvernement : «Je pense que si Ennahdha s’était concentré, depuis la désignation d’Elyes Fakhfakh, sur son rôle dans le gouvernement, l’affaire aurait été réglée dès les deux premières semaines», a-t-il lancé, faisant allusion à l’obstination du mouvement conservateur à vouloir imposer Qalb Tounes dans le gouvernement.
Une exigence qui ne fait vraisemblablement pas l’unanimité au sein d’Ennahdha, et qui est notamment rejetée par l’invité de Hamza Belloumi.
Mekki a, d’autre part, confirmé les réserves exprimées par son parti sur la personnalité proposée en tant que ministre de l’Intérieur par Elyes Fakhfakh, à savoir Hichem Mechichi, ajoutant que ce dernier devrait être remplacé dans la composition gouvernementale finale.
S’agissant du ministère des Technologies de la communication, l’autre ministère ayant fait l’objet d’une polémique dernièrement, l’islamiste a souligné que son parti n’avait, à la base, aucun problème avec la nomination de qui que ce soit à sa tête, mais que ce sont les explications avancées pour qu’il soit dirigé par une personnalité indépendante (plutôt que par le candidat d’Ennahdha) «comportaient une attaque politique que le parti a refusé». Ennahdha ayant été accusé de vouloir contrôler des données sensibles gérées par ce département.
C’est ce qui explique la demande de son mouvement de ne pas nommer Lobna Jeribi comme ministre des Technologies de la communication, puisqu’elle est soupçonnée d’être partisane, poursuit-il (elle était membre d’Ettakatol, le propre parti de M. Fakhfakh).
C. B. Y.
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