Les deux listes Achraf Aouadi et Larbi Snagria, en lice contre Wadii Al-Jari pour les prochaines élections de la Fédération tunisienne de football (FTF), se sont avérées nulles et non avenues. Elles ne répondent à aucune des conditions dictées par les règlements. Les deux soit- disant opposants au président sortant avaient-ils besoin de présenter des listes -bidons ? Mascarade…
Par Hassen Mzoughi
La commission indépendante chargée de superviser les prochaines élections de la FTF a rejeté les deux listes Aouadi et Snagria, en vue des élections du bureau fédéral, prévues le 14 mars 2020. En revanche la liste conduite par le président sortant, Wadii Al-Jari, a été acceptée par la commission en question.
Les listes chapeautées par Aouadi et Snagria ne pourront donc pas participer à la course car elles ne répondent guère aux conditions réglementaires, notamment l’article 28 des statuts de la FTF, qui exige le parrainage de chaque liste candidate aux élections du bureau fédéral par au moins 15 clubs. Seule la liste Al-Jari satisfait à l’ensemble des dispositions réglementaires.
La légèreté inadmissible de M. Aouadi
Quant aux candidats inscrits sur les deux autres listes Aouadi et Snagria, ils sont d’une désinvolture qui frise l’impertinence. Déposer des candidatures sans les documents les plus élémentaires prévus par l’article 27 du règlement intérieur, comme par exemple le bulletin N° 3, l’extrait de naissance, une copie du ou des diplômes d’études, outre un justificatif de l’ancienneté dans la gestion sportive, sans oublier l’âge des candidats qui doit être au moins de 25 ans, ce qui n’est pas le cas de plusieurs candidats inscrits sur les deux listes en question (en opposition à l’article 36 des statuts fédéraux), c’est faire preuve d’une légèreté inadmissible.
Surtout de la part du fondateur de l’organisation I Watch, Achraf Aouadi. Si c’était juste pour enquiquiner Wadii Al-Jari, c’est lamentablement raté, car le président sortant, seul candidat à sa propre succession, devrait finalement en rire ! Ses détracteurs se sont couverts de ridicule…
Le premier animateur de l’une des principales organisations de la société civile aurait dû se garder d’un tel ratage, en dépit du contentieux qui l’oppose depuis 4 ans au président de la FTF.
Le pire c’est que le master d’économie politique de l’université de Birmingham s’est attardé, samedi dernier, 22 février, sur l’illégalité de la liste Al-Jari, reprochant à plusieurs de ses membres le cumul de responsabilités sportives et politiques, qui est effectivement une violation des articles 13, 14 et 19 des règlements de la Fifa.
Aouadi se réfère, à juste titre, à des membres comme Hamed Maghrebi, membre à la fois du bureau fédéral (BF) et du bureau politique du mouvement Tahya Tounes, Hussein Jenayeh, candidat au nouveau BF, membre du bureau politique du mouvement Tahya Tounes et membre de la Chambre des représentants du peuple (ARP), Hichem Ben Omrane, membre du Conseil national du mouvement Tahya Tounes. Quant à la tête de liste lui-même, Wadii Al-Jari, il a été très actif lors de la campagne électorale du candidat Tahya Tounes, Youssef Chahed, pour la présidentielle, accompagnant son favori pendant sa tournée électorale dans les régions du sud, fief du président de la FTF.
Un coup de buzz totalement raté
Achraf Aouadi a considéré sa propre «candidature» comme étant essentiellement «l’expression de la primauté de la loi et de la lutte contre la corruption», seulement il semble qu’il cherchait à faire du buzz plus qu’à faire bouger les choses, ignorant, peut-être, que les lobbys dans le football et le sport en général sont plus puissants que par le passé.
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