La Tunisie du foot a peur. Enfin, si, un peu. La Fédération tunisienne de football (FTF) vient de communiquer qu’elle reporte la Super-coupe de Tunisie entre l’Espérance sportive de Tunis (EST) et le Club sportif sfaxien (CSS). Vingt-quatre heures après en avoir confirmé la date et l’horaire. Elle n’annule pas l’événement franchement mais c’est tout comme…
Par Hassen Mzoughi
La FTF a peur d’affronter une situation exceptionnelle (et dangereuse) en recourant, comme d’habitude, à la méthode de l’autruche. Elle craint de prendre les décisions exceptionnelles qui s’imposent dans cette circonstance exceptionnelle, à savoir décréter le huis clos des compétitions, comme mesure préventive parmi d’autres, face à la propagation de l’épidémie du coronavirus qui a déjà frappé plusieurs pays très proches de nous. Il serait même plus sage d’annuler les compétitions de foot en attendant…
Les «footeux» tunisiens s’interrogent
Actuellement, la crainte des «footeux», des institutions et des supporteurs tient en un seul nom : coronavirus. L’épidémie qui touche la planète a entraîné l’annulation de plusieurs rencontres de football en Italie, en France, le huis clos de la Liga en Espagne, et dans plusieurs autres pays. Sans parler de plusieurs compétitions sportives comme le tennis et autres disciplines.
Pourquoi ne pas admettre la gravité de la situation, et surtout participer à l’effort des autorités pour que la pandémie, menace très réelle selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ne se propage pas rapidement, sachant que les Tunisiens, pas suffisamment sensibilisés au danger, surtout aux mesures de prévention, voire «culturellement très convaincus de la loi divine», n’ont que vaguement conscience de cette menace. La preuve, des Tunisiens arrivés récemment de l’Italie ne se sont pas présentés aux services médicaux. Ils se sont même cachés pour ne pas être mis… en quarantaine.
La FTF prend les choses en main… avec des gants
Rassurons-nous, la FTF a semble-t-il pris des mesures. Elle prend les choses en main – avec des gants ! – et a mis en place des «parades» pour contenir les risques. Les joueurs et l’arbitre central tiendront par l’épaule les «escort kids» à l’’entrée des équipes; après l’alignement des joueurs, ces derniers se disperseront sur le terrain; les poignées de main entre les entraîneurs, les arbitres et le délégué seront évitées. L’arbitre pourrait siffler «la pause gel hydroalcoolique», à l’instar de la pause fraîcheur quand il fait très chaud. On a même le slogan de l’opération : «Mettons un carton rouge au coronavirus.»
C’est original et presque drôle, mais pas vraiment rassurant.
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