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Dr. Samir Abdelmoumen : La lutte contre le coronavirus pourrait coûter plusieurs dizaines de millions de dinars à la Tunisie

La campagne menée contre la propagation du coronavirus (Covid-19) en Tunisie n’en est qu’à son début et ses répercussions matérielles se font lourdement sentir. L’urgence de la situation a dicté l’ouverture d’une ligne de crédit de 12 millions de dinars tunisiens (MDT) et les circonstances -c’est-à-dire la durée de l’épidémie et son étendue- pourraient impliquer l’obligation d’allouer d’autres fonds nécessaires…

C’est ce qu’a révélé Dr. Samir Abdelmoumen, membre de la cellule de la lutte contre le coronavirus, hier, mardi 10 mars 2020, au micro de Mosaïque FM. Selon le médecin urgentiste, le ministère de la Santé a d’ores et déjà mis à la disposition de cette campagne une ligne de crédit de 12 MDT qui sera appelée à être augmentée, dans les jours et les semaines à venir.

«Ce sera sans doute un travail de longue haleine qui, outre la mobilisation pleine des ressources humaines du pays, nécessitera d’autres dépenses exceptionnelles», a déclaré Dr. Abdelmoumen, ajoutant que les 12 MDT débloqués par le ministère ont été également appuyés par les contributions des caisses de protection sociale. «Cela n’est qu’un début et il faudra très certainement prévoir d’autres dépenses, car il y aura de nouveaux équipements à acquérir, de nouvelles structures à mettre en place et d’autres services à réorganiser, pour faire face à l’urgence et répondre efficacement à l’évolution du Covid-19 dans notre pays et à l’étranger…», insiste le médecin urgentiste. «Tout cela coûtera plusieurs dizaines de millions de dinars à la Tunisie», résume-t-il.

Evoquant la dimension organisationnelle de la lutte anti-coronavirus, Dr. Abdelmoumen conseille la prudence en matière de prévention de la propagation du virus, mettant en garde contre la confusion que pourrait générer la multiplication des laboratoires d’analyses: «Jusqu’à présent, explique l’expert, les choses se passent comme il faut avec l’Hôpital Charles-Nicolle de Tunis qui dispose d’un laboratoire bien équipé et qui est agréé par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé, ndlr). Si le besoin se fait sentir, nous avons également l’Hôpital militaire et l’Institut Pasteur, qui sont également accrédités -et éventuellement à Sfax… Mais évitons l’éparpillement des efforts, car cela pourrait engendrer non seulement la confusion et la perte de crédibilité des tests…»

M. Ch.

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