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Témoignage d’un médecin tunisien à propos de la Chloroquine

L’auteur, médecin dermatologue, apporte son témoignage personnel au sujet de l’utilisation de la Nivaquine (Chloroquine) et du Plaquenil (sulfate d’Hydroxychloroquine), deux médicaments préconisés aujourd’hui comme remède contre le coronavirus (Covid-19).

Par Dr Moez Ben Salem *

Alors que la pandémie Covid-19 se propage de manière effrayante, causant de gros dégâts humains à travers le monde, l’espoir de faire face à cette terrible affection virale potentiellement mortelle, vient peut-être des travaux du Pr Didier Raoult (Marseille) qui préconise une association d’un antipaludéen de synthèse (Nivaquine ou Plaquenil) + Azithromycine pour traiter les cas sévères.

Je suis mal placé pour dire si cette association est réellement efficace ou pas, mais je peux apporter mon modeste témoignage au sujet de la tolérance de ces 2 médicaments (Nivaquine et Plaquenil).

Il faut savoir que ces 2 APS ne sont plus vraiment prescris dans la prévention et le traitement du paludisme (malaria); ils sont plutôt prescris par les dermatologues dans le traitement de certaines formes de Lupus (lupus chronique et lupus subaigu) et de Lucites (allergies solaires) et par les rhumatologues dans certains cas de polyarthrite.

À titre personnel, en 30 ans d’exercice, j’ai eu l’occasion de prescrire l’un ou l’autre de ces produits chez environ 150 patients. Ce que je peux dire, d’après ma petite expérience, c’est que ces médicaments sont assez bien tolérés et sont loin de provoquer des catastrophes, comme l’annoncent certains.

Avant de les prescrire, il faut d’abord s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indication comme une rétinopathie, un trouble du rythme cardiaque ou encore une insuffisance hépatique majeure.

Dans les rares cas de survenue d’effets secondaires, ils sont généralement bénins, d’ordre digestif.

Il est nécessaire de faire un contrôle ophtalmologique régulier, tous les 6 mois, en cas de prescription prolongée.

Je n’ai jamais eu l’occasion d’observer des effets secondaires graves (cardiaques, hépatiques, sanguins, neurologiques,…).

Bien entendu, dans le cadre du Covid-19, on préconise d’associer un APS à un antibiotique, l’Azithromycine; mais à ma connaissance il n’a pas été rapportés de cas d’interactions entre ces médicaments.

À mon humble avis, en l’absence d’une alternative solide, l’association APS+Azithro mérite d’être utilisée dans le traitement des cas sévères d’infection par le Covid-19, particulièrement pour éviter la survenue d’une détresse respiratoire.

Pour information: les Etats-Unis ont commandé 10 millions de boîtes de Chloroquine auprès de la firme israélienne TEVA qui fabrique un générique du produit.

PS: les avis des collègues dermatologues et rhumatologues sont vivement souhaités.

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