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«Awled Moufida» crée encore la polémique : Le Syndicat des stewards et des hôtesses de l’air de Tunisair saisit la justice

Estimant qu’un passage du feuilleton «Awled Moufida», diffusé hier, vendredi 1er mai 2020, sur El-Hiwar Ettounsi, a porté atteinte à l’image des employés de la compagnie aérienne nationale, le Syndicat de base des stewards et des hôtesses de l’air de Tunisair a annoncé qu‘il va saisir la justice contre la chaîne de télévision privée.

Le passage qui a provoqué la colère du Syndicat montre une actrice jouant le rôle d’une hôtesse de l’air, impliquée dans un trafic international de drogue : «L’utilisation de l’uniforme de Tunisair dans cette scène porte atteinte à l’image de nos employés et à toute la compagnie», déplore le Syndicat.

«Cette mauvaise image que transmet « Awled Moufida » coïncide avec une période où les employés de Tunisiair sont plus que jamais engagés dans la lutte nationale contre le coronavirus, notamment via les vols de rapatriement des Tunisiens bloqués à l’étranger», ajoute encore le Syndicat, en réaffirmant son encouragement à l’art et la créativité et son respect de la liberté d’expression, mais pas aux dépens de la compagnie aérienne nationale.

De son côté, El-Hiwar Ettounsi a publié un communiqué, où elle affirme que l’actrice qui apparaît dans ce passage controversé ne portait pas l’uniforme de Tunisair : «Nous réaffirmons notre respect à la compagnie aérienne nationale et tous ses collaborateurs, que nous considérons comme un partenaire stratégique permanent».

«Les personnages et les situations de ce feuilleton sont purement fictifs. Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence», conclut El-Hiwar Ettounsi.

Il faut dire qu’au-delà de cet épisode, en terme d’image, Tunisair ne craint pas de voir la sienne davantage dégradée qu’elle l’est depuis quelques années, avec ce que ses clients subissent comme retards, vol de valises, mauvaise communication, mauvais traitements, etc. Ce n’est pas une séquence dans un feuilleton télévisé qui va ternir cette image déjà terne, et le mot est faible.

Au moment où la plupart des compagnies aériennes mondiales, gravement secouées par la crise induite par la pandémie du coronavirus, sont en train de licencier à bout de bras, ces chers syndicalistes de Tunisair sont contents de recevoir leurs salaires à la fin de chaque mois… payés par le contribuable tunisien, car la société, dont le taux de rentabilité est au-dessous de zéro, en raison de ses sureffectifs et de sa mauvaise gestion, est, depuis longtemps, au chapitre de la faillite.

Jusqu’à quand cette situation ubuesque et contraire à toute logique économique va-t-elle durer ? Ces chers syndicalistes auraient été plus inspirés de se poser cette question…

Y. N.

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