La guerre des déclarations médiatiques entre les dirigeants du parti islamiste, Ennahdha, et ceux de son homologue nationaliste arabe, Echaâb, se poursuit, bien que les deux mouvements fassent partie d’une même coalition gouvernementale.
Revenant sur ces conflits à répétition, le secrétaire général d’Echaâb, Zaouhaïr Maghzaoui, a indiqué ce matin, lundi 11 mai 2020, sur Mosaïque FM, que son mouvement n’a pas de problème idéologique avec Ennahdha, et que tout ce qui lui importe c’est le succès du gouvernement et sa stabilité.
Pour lui, le parti islamiste adopte deux positionnements politiques contradictoires, en étant, d’une part, dans le gouvernement, et en formant, d’autre part, une alliance parlementaire (non-déclarée) avec deux blocs de l’opposition, à savoir Qalb Tounes et la coalition Al Karama. Il l’a donc appelé à faire un choix, une fois pour toutes, entre gouverner et être dans l’opposition, sachant que le parti islamiste apprécie la duplicité, le double langage et l’ambiguïté, qu’il n’a de cesse de pratiquer, en tout et sur tout sujet : ouvert et démocrate avec les progressistes et fermé et dogmatique avec les extrémistes.
Maghzaoui estime, par ailleurs, qu’Ennahdha est fidèle à ce double-jeu depuis 2014, estimant que son objectif est de bénéficier des avantages du pouvoir, qu’il n’a jamais quitté depuis janvier 2012, tout en s’y opposant, certainement pour ne pas avoir à assumer la responsabilité qui en découle.
Le nationaliste arabe a, d’autre part, nié avoir attaqué le ministre de la Santé – nahdhaoui – Abdellatif Mekki, assurant qu’il a déjà salué ses efforts dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Il a plutôt réagi, dans ses déclarations, à propos de ce sujet, a-t-il poursuivi, à l’idée que «la machine d’Ennahdha» veut promouvoir l’idée selon laquelle la réussite de cette lutte doit être attribuée à Mekki, «alors qu’elle est le fruit d’un travail collectif».
C. B. Y.
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