La lancement du fonds de zakat par le maire du Kram, Fathi Layouni, continue à soulever les controverses. Aujourd’hui, mardi 19 mai 2020, l’inauguration de cette initiative a connu un énorme rassemblement, malgré le contexte sanitaire particulier que connaît notre pays, en raison de la propagation du coronavirus.
En outre, la foule n’a évidemment pas respecté la distanciation physique tant préconisée par les autorités sanitaires du pays, afin de limiter les risques de contamination.
Notons que la municipalité a, tout de même, fourni des masques de protection à ceux qui n’en possédaient pas.
Par ailleurs, la cérémonie d’inauguration a enregistré la présence de la célèbre figure islamiste, Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement (décembre 2011 – mars 2013), connu notamment, pour l’anecdote, pour son rêve d’instaurer un califat en Tunisie.
En plus de l’ex-Nahdhaoui, Ahmed Cherif Glenza, un cheikh de la Zitouna, a également été présent, et a été nommé, par Layouni, à la tête du comité religieux du fonds, alors que Arbia Trabelsi le présidera.
Répondant indirectement aux critiques, d’ordre juridique, à l’encontre de son initiative, le maire controversé a indiqué, lors de son allocution, que ce fonds permettra à l’Etat de se réconcilier avec le peuple tunisien, la Constitution et son identité, en rétablissant le 3e pilier de l’islam, la zakat.
Pourtant, selon la Constitution, l’Etat tunisien est civil, et il ne devrait donc pas y avoir de place pour ce type de préceptes religieux dans ses institutions publiques. D’autant plus que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a rejeté, il y a tout juste quelques mois, une initiative législative du même genre et portant le même nom présentée par Ennahdha, le parti de M. Layouni.
Quant au peuple, ce n’est ni à M. Layouni ni à quiconque d’autre de déterminer son identité. Celle-ci ne peut d’ailleurs pas être unique comme le souhaiteraient certains esprits bornés, dont quelques uns sont malheureusement au pouvoir.
C. B. Y.
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