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Moncef Marzouki, le nationaliste arabe valet des Ottomans

Personne ne peut savoir jusqu’où pourra aller Moncef Marzouki, l’ancien président (provisoire ou par intérim) imposé aux Tunisiens par les islamistes d’Ennahdha, dans le voie qu’il s’est choisie, celle du soutien aveugle aux Frères musulmans et à leurs parrains actuels : la Turquie et le Qatar. La Tunisie, dont il est censé incarner les intérêts, compte pour des prunes à ses yeux. Difficile de tomber plus bas dans la félonie et l’ignominie.

Par Imed Bahri

Un ancien président de la république, fut-il provisoire ou par intérim, doit rester à la hauteur de sa haute mission. La fin de son mandat n’en fait pas, automatiquement, un électron libre qui louerait ses services, parfois sonnants et trébuchants, à n’importe quelle partie. Car tous ses faits et gestes engagent, d’une certaine manière, ne fut-ce qu’indirectement, l’Etat et le peuple qu’il avait incarnés un jour.

Il est visiblement très difficile de faire comprendre et, surtout, de faire respecter ces règles élémentaires de la décence politique à un homme aussi agité et instable que Moncef Marzouki, capable de tous les excès et de toutes les folies, et ces mots, dans son cas, sont faibles.

Marzouki déguisé en guerrier de l’apocalypse

Réagissant à la victoire en Libye des milices islamistes de Fayez Sarraj, financées, armées et conduites par la Turquie et, à un degré moindre le Qatar, son pays de cœur et d’adoption, contre l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, soutenue, comme on le sait, par les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Egypte, Moncef Marzouki n’a pas eu le réflexe d’un ancien chef d’Etat, qui consiste à déplorer la violence quelle qu’en soient les auteurs, d’appeler à cesser le feu et de plaider pour une solution politique négociée par toutes les parties prenantes, d’autant que le conflit en question se déroule à la frontière de son pays, la Tunisie, qui souffre de ses conséquences économiques et sociales depuis 2011.

Non, M. Marzouki a endossé le costume d’un guerrier de l’apocalypse et s’est fendu d’un post facebook dont les excès sont d’une pitoyable stupidité, où il ose des raccourcis indignes, même d’un petit agitateur de meeting politique estudiantin. Jugeons-en par le texte de ce post infâme que nous traduisons de l’arabe pour… la postérité.

« Tripoli, le Stalingrad arabe.

Six mois durant, entre juillet 1942 et février 1943, les Nazis allemands ont tenté, avec l’aide de leurs alliés italiens, croates, hongrois et roumains, d’occuper la ville de Stalingrad, la prenant pour une proie facile, mais leurs dents se sont brisées contre son roc.

De la même façon, les dents de l’axe du mal et de son valet se sont brisées contre le roc de Tripoli.

Nous félicitons nos populations à Tripoli et tout le peuple libyen et leurs souhaitons la fin de leur drame dans les meilleurs délais pour que la paix règne enfin à l’ouest, à l’est et au sud (de la Libye, Ndlr).

Nous félicitons notre frère Fayez Sarraj, son gouvernement légal, les institutions de l’Etat libyen et les héros qui ont traîné dans la poussière les nouveaux fascistes, et que Dieu accorde sa miséricorde à tous les martyrs. Leur sang pur irrigue l’arbre de la liberté arabe.

Tripoli, l’épopée de ta résistance pendant toute une année restera une page lumineuse dans l’histoire de cette nation qui n’abandonnera pas son projet historique, celui d’ériger des Etats civils et démocratiques débarrassés de la corruption et qui veillent sur les intérêts de leurs peuples et de leurs citoyens et érige entre eux des passerelles de fraternité et d’entraide.
Ce projet a démontré au monde entier que rien ne peut s’opposer à sa réalisation, ni l’argent, ni les médias, ni les mercenaires, ni les Emirats, ni personne.

La nuit doit se dissiper.

Moncef Marzouki».

Un nationaliste arabe au service des Ottomans

Voilà pour la littérature va-t-en-guerre de l’ancien chef d’Etat. Ses élans nationalistes arabes lui inspirent un lyrisme révolutionnaire de bas étage qui l’aveugle et lui fait voir la réalité telle que la lui décrivent ses bailleurs de fonds, turcs et qataris.

Ce que M. Marzouki fait semblant d’ignorer, lui qui sait tout, c’est que Fayez Sarraj n’est qu’une marionnette aux mains de la Turquie, qui n’est pas, à notre connaissance, la Mecque du nationalisme arabe. Et encore moins le paradis de la démocratie, si l’on compte les dizaines de milliers de Turcs (officiers de l’armée, dirigeants politiques, universitaires, écrivains, journalistes, médecins, artistes, etc.) qui y sont emprisonnés.

Si Haftar est la marionnette des Emirats que M. Marzouki déteste tant, Sarraj n’est-il pas celui de l’autre émirat pétrolier, le Qatar, qui n’est pas lui non plus un havre de la démocratie ?

Par ailleurs, la Turquie et le Qatar, qui sont plutôt un havre pour les Frères musulmans, financent, mobilisent et manipulent, depuis plusieurs années, les groupes jihadistes armés, en Irak, en Syrie et en Libye.

Cela, bien entendu ne dérange nullement M. Marzouki, qui ferme également les yeux sur le fait que les milices armées dominant aujourd’hui l’ouest de la Libye sont un ramassis de groupes jihadistes ramenés en Libye par bateaux entiers et armés par les services du président Recep Tayyip Erdogan. Lequel ne cherche pas à instaurer des Etats laïques et démocratiques dans le monde arabe, comme le croit avec sa stupidité légendaire Moncef Marzouki, mais plutôt à piétiner davantage cette région du monde qu’il cherche à dominer à nouveau et à reconquérir, rêvant de restaurer l’empire ottoman perdu par ses ancêtres.

Non, M. Erdogan n’est pas un grand démocrate devant l’Eternel ni un chantre de l’unité arabe, il veut juste mettre la main sur les richesses pétrolières et gazières de la Libye et imposer sa domination sur ce pays riche et où tout, ou presque, reste à construire. Par ses errements, M. Marzouki l’aide dans ses projets expansionnistes.

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