Un dîner, tenu dimanche 7 juin 2020, entre l’ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor, et Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), organisé chez ce dernier, a été décisif dans le rejet, deux jours plus tard, d’une motion réclamant à la France des excuses publiques et 5 milliards d’euros de dommages et intérêts pour les «crimes» commis pendant la colonisation, ou le protectorat, de 1881 à 1956.
C’est ce qu’affirme notre confrère Michel Taube, dans un article intitulé «Ghannouchi – Poivre d’Arvor, ce dîner qui a sauvé la relation France – Maghreb» publié lundi 15 juin par Opinion Internationale.
Selon Taube, ce dîner a été «décisif, long, abrupt mais amical» car, ajoute-t-il, sans le «poids décisif» du leader islamiste, «cette résolution anti-française aurait été adoptée par une majorité parlementaire, ouvrant la voie à une crise diplomatique sans précédent entre la France et la Tunisie. Mais il se trouve que, contrairement à leur tentation naturelle, les députés du parti islamiste n’ont pas voté cette résolution anti-française.Tunisie : Le rôle décisif de Ghannouchi dans le rejet de la motion demandant des excuses à la France
Et l’analyste de souligner au passage l’efficacité de «la diplomatie française, celle de la table et de la bonne chair» : «Olivier Poivre d’Arvor, audacieux et mobile ambassadeur de France sur place, a noué, depuis son arrivée à Tunis il y a quatre ans, des relations personnelles avec le leader islamiste. Cette proximité lui a permis de tisser une relation de confiance avec l’un des hommes clé de la politique tunisienne.»
I. B.
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