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Un olivier dans le Jardin des Justes de l’ambassade d’Italie à Tunis à la mémoire de Lina Ben Mhenni

L’ambassade d’Italie à Tunis et l’association «Gariwo – La foresta dei Giusti» de Milan rendent hommage à l’engagement politique et social, mais surtout au courage et à la détermination de Lina Ben Mhenni, jeune blogueuse et activiste, symbole de la révolution tunisienne et source d’inspiration pour les nouvelles générations, disparue en janvier dernier.

Un nouvel olivier dans le Jardin des Justes de l’ambassade rappelle ses nombreuses batailles «pour la défense des libertés, de la démocratie et de la sauvegarde de la planète», mettant souvent en danger sa vie.

Une cérémonie restreinte a eu lieu le 29 juin 2020, avec la famille et les amis de Lina, en présence du ministre des Droits de l’homme et des Relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, Ayachi Hammami.

«Lina était une amie de l’Italie et elle est, pour nous, une personne juste qui mérite d’être célébrée ici, parce qu’elle a toujours œuvré pour la justice et pour le bien, avec courage, résistance morale et détermination», a affirmé l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Lorenzo Fanara. «Il y a une autre raison pour laquelle on doit honorer Lina. Lina a été et continue d’être un exemple positif pour les jeunes et pour tous ceux qui ont perdu l’espoir. La société démocratique et de droit a besoin d’exemples positifs. Lina est une source d’inspiration pour ceux qui n’acceptent pas de céder à la frustration.»

Le ministre Hammami a souligné, dans son discours, que «Lina ne suivait aucune idéologie d’exclusion, ni à droite ni à gauche, mais qu’elle était motivée par des valeurs positives qui unissent ceux qui œuvrent au soutien de la démocratie en Tunisie».

Le père de Lina, Sadok Ben Mhenni, lui-même militant et ancien prisonnier politique, a précisé que «Lina avait une relation spéciale avec l’Italie. Et l’Italie avait une relation spéciale avec Lina. Ce rapport vient de notre histoire si longue, des échanges que nous avons eus et même des hostilités, parce qu’elles aussi rapprochent les peuples».

Le président de Gariwo, Gabriele Nissim, a conclu dans un message : «Le coronavirus a frappé sans distinction toute l’humanité et nous a fait comprendre que nous avons besoin de penser de façon nouvelle la solidarité, la démocratie, la responsabilité. Nous vivrons dans un monde différent, que nous ne pourrons reconstruire qu’avec une nouvelle élite politique et morale qui nous permette de dépasser les égoïsmes, les oppositions, les murs entre les nations. C’est pour ça que Gariwo s’est engagée à valoriser toutes les personnes qui cherchent le dialogue et luttent contre la haine au nom de la paix et du respect de l’autre. Lina, qui nous a quittés si jeune et soudainement, est une référence morale non seulement pour la Tunisie, mais pour les nouvelles générations du monde entier. Elle nous a appris le goût de l’espoir et nous ne l’oublierons jamais.»

Le concept du jardin comme lieu de rencontre et de dialogue est partagé par Gariwo, qui depuis 2003 promeut la réalisation de Jardins des Justes pour honorer des figures exemplaires de résistance morale en impliquant des écoles, des citoyens, des associations et des institutions.

Cet engagement collectif a conduit à la réalisation d’un réseau qui compte actuellement 138 Jardins des Justes en Italie et 12 dans le monde. Le Jardin des Justes dans l’ambassade d’Italie, le premier dans un pays arabe, a été inauguré en juillet 2016 et accueille chaque année un nouvel arbre consacré aux justes du passé et de notre époque.

Parmi les honorés de ce jardin il y a aussi Mohamed Abid, un Tunisien décoré de la Médaille d’Or Civile de Bravoure en Italie pour avoir sacrifié sa vie en 2003 afin de sauver une femme et deux enfants italiens en difficulté en mer au large d’Agrigente; Mohamed Naceur ben Abdesslem, le guide qui a sauvé des touristes italiens lors de l’attaque du musée du Bardo le 18 mars 201; Khaled Abdul Wahab, un homme de 32 ans qui a caché un groupe de juifs, dans sa ferme à Mahdia, pendant quatre mois lors de l’occupation nazie en Tunisie.

Source : communiqué.

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