La sortie médiatique du député de Tahya Tounes à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Walid Jalled, aujourd’hui, mercredi 8 juillet 2020, a confirmé les différends politiques entre son parti et le mouvement Ennahdha, qui n’a, vraisemblablement, plus d’«amis» sur la scène politique tunisienne, à part ses alliés (et obligés) parlementaires, Qalb Tounes et Al-Karama.
Walid Jalled a déclaré, sur les ondes de Mosaïque FM, que malgré l’alliance gouvernementale qui lie son parti au mouvement islamiste, Tahya Tounes ne va pas se taire concernant «les pratiques non-démocrates d’Ennahdha, sa transgression de la constitution et du règlement intérieur du parlement et sa violation de la loi».
Il a, par ailleurs, estimé que tous les chefs de gouvernement, durant les 9 dernières années, ont été victimes de chantage de la part d’Ennahda, et qu’aujourd’hui c’est au tour d’Elyes Fakhfakh de subir le même sort, considérant que l’éventuelle motion de censure contre lui, concernant les soupçons sur le conflit d’intérêts, en est la preuve. Une motion de censure qui aurait, en réalité, pour motif, le fait qu’il n’a pas accepté d’élargir la coalition gouvernementale pour y inclure Qalb Tounes, a-t-il insinué. Et qu’il n’a pas montré des dispositions à accepter les diktats du parti islamiste et à satisfaire ses demandes sans aucune résistance.
Le député a, dans le même contexte, souligné que, selon lui, le président de son parti, Youssef Chahed, était le chef du gouvernement qui a le plus résisté au chantage d’Ennahdha, assurant qu’à l’époque (2016 – 2019), il y avait une guerre dans les coulisses entre les deux parties, notamment concernant les nominations partisanes.
Jalled a, d’autre part, considéré que l’ingérence d’Ennahdha dans le travail du gouvernement et sa tentative de contrôler les articulations de l’État, selon ses dires, étaient dues au système politique actuel, qui doit, d’après lui, être évalué et réformé.
D’ailleurs, «cela ne sert à rien de recourir à des élections législatives anticipées, a-t-il ajouté, car cela donnerait le même résultat et pourrait aboutir à une scène parlementaire pire que celle d’aujourd’hui.»
C. B. Y.
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