L’Institut national du patrimoine (INP) a annoncé aujourd’hui, vendredi 10 juillet 2020, la signature d’une convention avec l’Agence turque de coopération et de développement (Tika), pour la restauration de la mosquée M’hamed Bey (connue sous le nom de mosquée Sidi Mehrez), située à Tunis.
Dans un communiqué, l’INP a précisé que la restauration de cet édifice religieux datant du 17e siècle se fera sous la direction d’experts tunisiens de l’Institut.
Cette annonce a été mal accueillie par de nombreux activistes de la société civile, qui ne s’expliquent pas pourquoi l’INP a-t-il accepté la coopération avec l’agence turque pour assurer cette restauration, la Turquie ayant mauvaise presse en Tunisie du fait de ses projets d’expansion en Afrique du Nord et de son soutien aux groupes islamistes, y compris violents.
«La Tunisie regorge de compétences, qui seront payés en dinars et non pas en devises comme les Turcs. Nous devons arrêter cette mainmise de la Turquie sur la Tunisie», a notamment commenté Moncef Kaafar, qui ne semble pas avoir compris les tenants et les aboutissants de l’opération.
En fait, Tika finance la restauration, qui sera effectuée par des restaurateurs tunisiens, sous la conduite de l’INP. Mais l’opération n’est pas sans arrière-pensée politique, car la Turquie cherche à redorer son image dans la région en menant des actions culturelles ou de charité, via la Tika. Le projet expansionniste néo-ottoman est sous-jacent.
Y. N.
Donnez votre avis