La journée d’hier, lundi 13 juillet 2020, n’aura pas été facile à digérer pour le mouvement Ennahdha, qui se retrouve désormais politiquement isolé, après les déclarations du président de la république, Kaïs Saïed, et du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh. En conséquence, le conseil de la Choura du parti islamiste décide aujourd’hui de tenir une réunion d’urgence.
Le jeu politique d’Ennahdha s’est finalement retourné contre lui et le parti de Rached Ghannouchi devrait se trouver, pour la première fois depuis la révolution de 2011, exclu du pouvoir exécutif.
Rappelons qu’hier, Kaïs Saïed a catégoriquement refusé l’appel d’Ennahdha de négocier la formation d’un nouveau gouvernement, tant qu’Elyes Fakhfakh exerce ses fonctions. Plus tard dans la journée, ce dernier a annoncé qu’un remaniement ministériel est imminent, insinuant que le parti islamiste sera exclu de sa nouvelle composition gouvernementale.
Intervenu ce mardi sur Jawhara fm, Samir Dilou, dirigeant et député d’Ennahdha, a, de son côté, indiqué que son parti demandera, s’il le juge nécessaire, à ses ministres de se retirer du gouvernement Fakhfakh. «C’est une option évoquée lors de la dernière réunion de la Choura, mais ce n’était qu’une idée passagère sur laquelle les participants ne se sont pas vraiment attardés», a-t-il ajouté.
Dilou a également commenté les propos du président de la république et a été, dans ce cadre, fidèle à lui-même, un peu trop diplomatique, au point de dire des mensonges pour éviter de «se mouiller» : «Au niveau constitutionnel, ce que Saïed avait déclaré est correct et nous ne le contestons pas. La formation d’un nouveau gouvernement n’aura pas lieu tant que le gouvernement actuel ne démissionne pas ou ne voit pas sa confiance retirée. Mais sur le plan politique, cela peut être discuté surtout qu’Ennahdha n’a pas annoncé sa volonté de former un nouveau gouvernement».
Pourtant Ennahdha a bel et bien annoncé, dimanche dernier, via un communiqué officiel, qu’elle avait chargé son président, Rached Ghannouchi, d’entamer les concertations avec les partis politiques, le président de la république et les organisations nationales concernant la formation d’un nouveau gouvernement.
C. B. Y.
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