Le conseil de la Choura d’Ennahdha a annoncé, dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 juillet 2020, à l’issue d’une réunion d’urgence, avoir opté pour le retrait de confiance à Elyes Fakhfakh. Le chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi, a été chargé de mener, dans ce sens, les concertations avec les différents partis politiques, blocs parlementaires et députés. Parions qu’il aura du mal à trouver un interlocuteur prêt à l’écouter.
Rappelons que le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh avait annoncé hier, dans un communiqué, un remaniement ministériel, qui devrait exclure les ministres du parti islamiste, en réaction à l’appel, dimanche, du conseil de la Choura d’Ennahdha d’entamer des négociations en vue de procéder à des ajustements dans la composition actuelle du gouvernement.
Cet appel avait également été rejeté par le président de la république Kaïs Saïed, qui annonça, lors d’une rencontre avec Elyes Fakhfakh et le SG de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qu’il s’oppose au chantage et aux manœuvres.
«Tant que le chef du gouvernement dispose de toutes ses prérogatives, qu’il n’a pas démissionné et qu’il n’y a pas eu de motion de censure à son encontre, il n’y aura aucune concertation», avait-il fermement lancé, rappelant les termes de la constitution.
D’autre part, de nombreux députés indépendants et issus de différents blocs parlementaires, notamment le bloc Démocrate (Attayar et Echaâb), Tahya Tounes, PDL, bloc de la Réforme et le bloc National, ont signé aujourd’hui, une motion de censure pour le retrait de confiance à Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée.
Ennahdha n’est donc pas dans une situation confortable et il est même, pour la première fois, depuis 9 ans, dos au mur, risquant de se voir exclure du pouvoir exécutif et perdre la présidence de l’Assemblée.
D’ailleurs, ses dirigeants, à l’instar de Moahmed Ben Salem et Samir Dilou, avaient, dans la matinée, assuré que leur parti n’avait aucune intention de faire tomber le gouvernement… une manœuvre de plus pour gagner du temps et assurer leurs tractations afin de tenter de sortir de l’impasse.
Y. N.
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