La fermeture des frontières ne peut plus être envisagée de nouveau par la Tunisie. Cette mesure, adoptée durant près de 3 mois (entre mars et juin 2020) par plusieurs pays du globe, avait pour objectif d’«asphyxier» le Sars-CoV-2, virus de la maladie Covid-19, au niveau international. Mission malheureusement non accomplie, et aujourd’hui, il faut apprendre à cohabiter avec la bête.
C’est ce qu’a expliqué ce matin, jeudi 30 juillet 2020, Nissaf Ben Alaya, spécialiste de la médecine préventive et directrice de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE), lors de son interview sur Shems FM, ajoutant que la Covid-19 sera encore présente dans nos vies pour une très longue durée.
Mais la cohabitation avec le virus ne signifie pas qu’il faut viser l’immunité collective, comme ce fut le cas de la Grande-Bretagne et des Etats-unis d’Amérique au début de la propagation de la pandémie. Etant donné le danger que présente la Covid-19 sur les personnes à risque, cette stratégie fut une erreur, selon Mme Ben Alaya.
C’est pour cette raison qu’elle a insisté, pour la énième fois, sur la nécessité de respecter les gestes barrière dans notre quotidien, à l’instar du port de la bavette, le nettoyage fréquent des mains et la distanciation physique, regrettant le relâchement observé chez les Tunisiens quant à l’application de ces mesures.
Il faut dire que ce qui arrive en Tunisie est plus que du relâchement, c’est une banalisation quasi-totale qui s’est installée chez les citoyens vis-à-vis de la maladie. Et même aux endroits publics, tels que les aéroports et les grandes surfaces, où on exige le port de masques, on fait les choses «à moitié» en contrôlant le respect de cette mesure uniquement à la file d’entrée, et en permettant aux gens d’enlever leurs bavettes une fois à l’intérieur.
Dans le même contexte, Nissaf Ben Alaya a donné quelques conseils en rapport avec la fête de l’Aïd El-Idha qui aura lieu demain. Elle a, à cet effet, invité les Tunisiens à éviter les accolades et les baisers, et ceux qui feront la prière de l’Aïd à respecter le protocole sanitaire relatif aux mosquées, quoi que de préférence, il vaut mieux que cet acte religieux ait lieu dans un espace ouvert, selon elle.
C. B. Y.
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