Les excités parmi les députés et les pseudo-leaders d’opinion qui ne cessaient de crier sur tous les toits que Rached Ghannouchi était fini, que l’affaire était pliée et que de toutes les façons plus de 109 voix, soit plus que la majorité absolue, étaient déjà garanties pour le destituer, peuvent aller se rhabiller. Le chef historique des islamistes tunisiens a été sauvé encore une fois par l’affairiste Nabil Karoui que les éternels idiots utiles, malgré ses incalculables traîtrises, ont cru qu’il pouvait se joindre à eux.
Par Imed Bahri
Nabil Karoui aura sauvé une nouvelle fois son allié Rached Ghannouchi. L’affairiste véreux qui campe «Si Lemhaff», le rôle d’homme le plus rusé de Tunisie, et afin de relâcher la pression qui pesait sur lui par l’opinion publique et par ses électeurs qu’il a trahis (et c’est un euphémisme) a soi-disant laissé ses députés le choix de voter pour ou contre le maintien de son compère Rached Ghannouchi. C’était une manœuvre malhonnête en trompe l’œil ni plus ni moins alors qu’en réalité il lui assurait le soutien de son bloc parlementaire qui contient encore 27 députés.
Lors des dernières élections, les électeurs de Karoui et de Qalb Tounes nous présentaient leur candidat et son parti comme incarnant le salut par lequel la Tunisie sera sauvée contre Kaïs Saïed, qui représente selon eux l’obscurantisme, l’islamisme, le salafisme, Hizb Ettahrir, que le constitutionnaliste était une sorte de Kadhafi en costume cravate et que Karoui serait le Messie de la Tunisie moderniste.
Les idiots utiles de la république : d’une sottise l’autre
Les personnes bien informées avaient beau dire et expliquer dans le détail que ce n’était que des mensonges, de la diffamation et de la diabolisation du constitutionaliste et que le vrai danger c’était Karoui avec son affairisme véreux et ses magouilles. Rien n’y fait, embarqués dans un soutien aveugle à Karoui, ils ne voulaient rien entendre.
Aujourd’hui, ces mêmes personnes sont devenues des ultras de Saïed. Aujourd’hui, M. Saïed est devenu sacré et ils ne tolèrent pas la moindre critique à son endroit, alors que durant la campagne électorale, ils disaient que les disciples du «Oustadh» sont dangereux et sectaires parce qu’ils ne toléraient aucune critique à l’endroit de leur idole.
Après avoir été roulées dans la farine par Karoui, ces mêmes personnes sont devenues à leur tour des groupies de M. Saïed. De l’extrême à l’autre. Aucun sens de la modération. Aucun sens de la nuance. Ou bien l’acharnement injuste et malhonnête ou bien le soutien aveugle et tout aussi malhonnête et ne tolérant aucune critique.
Mais ce genre de personnes, apprendront-ils un jour à écouter les personnes bien informées et à ne pas se laisser intoxiquer par la machine de désinformation et de calomnies des réseaux sociaux? Pas si sûr, les prétentieux prétendent toujours tout savoir alors qu’ils ont tout faux du début jusqu’à la fin.
D’ailleurs, aujourd’hui, ils continuent sur la même lancée mais d’une autre manière, d’une manière opposée. Hier, ils diabolisaient Saïed, aujourd’hui ils en font une sorte de divinité qu’il ne faut pas critiquer. Là encore, c’est une gaffe monumentale. M. Saïed n’est pas le diable que la machine de la diffamation a voulu dessiner durant la campagne électorale mais aussi rien n’est plus fatal pour lui et surtout pour la Tunisie qu’une opinion publique versatile et excessive qui hier le diabolisait et aujourd’hui le sacralise et refuse toute critique à son endroit. Il faut apprendre la nuance et la modération.
Le mariage catholique de l’obscurantisme et de la corruption
Autre leçon à titrer de ce vote, les «purs» d’Attayar qui considéraient hier encore Karoui et son parti comme «kikha» (expression des enfants tunisiens pour exprimer ce qui n’est pas propre) le courtisaient et couraient vainement derrière lui pour qu’il les rejoigne feignant d’oublier son affairisme véreux. Il les a laissés courir jusqu’à l’essoufflement derrière lui pour qu’un autre jour s’ils le critiquent, il leur rappelle qu’il n’était pas «kikha» quand ils le courtisaient et qu’ils sont eux aussi de mauvaise foi.
Enfin Karoui, dont l’intérêt de la Tunisie n’est même pas le dernier de ses soucis, a rappelé à l’opinion publique que le projet de loi amendant la législation de l’audiovisuel qui le débarrassera de toutes ses casseroles proposé par la coalition pseudo-révolutionnaire Al-Karama et sa maison mère Ennahdha était plus important que tout. Les beaux jours de Qalb Ennahdha vont continuer… Par la faute de tous ces idiots inutiles qui, par leur stupidité, continuent de faire lit des deux principaux maux de la Tunisie : l’obscurantisme et la corruption, incarnés par Ennahdha et Qalb Tounes, dont le mariage catholique va encore faire du mal à ce pays.
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