Commentant le rejet de l’égalité successorale entre l’homme et la femme réitéré hier, jeudi 13 août 2020, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la femme, par le président de la république Kaïs Saïed, l’auteur rappelle dans cette lettre ouverte au chef de l’Etat que l’égalité ne se divise pas et que la société a le droit de la revendiquer.
Par Tarek Ben Hiba *
Vos déclarations lors de la journée de la femme contre l’égalité dans l’héritage sont hors du temps; elles contredisent les luttes authentiquement tunisiennes portées par de nombreuses générations de militantes et militants démocrates qui ne sont pas des agents vendus de l’étranger.
L’égalité ne se divise pas elle est valable pour toutes et tous et la Tunisie n’est pas un Etat islamique qui applique à la lettre des mesures contraires aux droits dont le droit à l’égalité. Beaucoup de mesures religieuses ne sont plus appliquées sans susciter de problèmes.
Il n’existe aucune justification logique contre l’égalité dans l’héritage, comme il n’en existe pas pour justifier toute atteinte aux droits de l’Homme qui sont universels.
Je dis cela alors que le contexte politique est explosif et que vous assumez courageusement votre rôle pour sortir le pays du bourbier actuel, mais ce n’est pas en renforçant le camp de la réaction que les droits économiques et sociales des femmes seront satisfaits.
L’égalité ne se divise pas, elle doit régner partout dans le champ économique et social et dans le domaine des droits individuels et publics
Nous continuerons la lutte des réformistes tunisiens éclairée par la pensée et l’action de Tahar Hadad pour l’égalité totale des femmes et des hommes dans l’héritage, dans les salaires, la formation, l’emploi, la culture…
* Activiste de la société civile.
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