Hichem Mechichi, actuel ministre de l’Intérieur et chargé de former le gouvernement, serait gêné par le choix qui lui a été imposé par Kaïs Saïed de nommer son ami et coordinateur de sa campagne explicative (Saïed n’aime pas le terme électoral) à Sousse Taoufik Charfeddine comme ministre de l’Intérieur.
Par Imed Bahri
M. Mechichi aurait expliqué au président de la République de la non-pertinence de ce choix vu que M. Charfeddine ne connaît pas ce ministère aussi lourd que sensible et qu’il ne connaît même pas les rouages de l’État surtout que lui-même est à la tête de ce département et sait pertinemment que le profil du candidat imposé par M. Saïed est inadéquat pour ce poste très important. M. Mechichi aurait même refusé un moment ce choix mais le chef de l’Etat dont la rigidité d’esprit est notoire est resté inflexible et a tenu bon pour que son ami soit le futur ministre de l’Intérieur advienne que pourra et faisant fi du fait qu’il soit un bleu et un novice.
Mechichi ne peut pas entrer en rébellion contre son mentor
M. Mechichi, qui doit sa désignation pour former le gouvernement à M. Saïed, ne peut pas entrer en rébellion contre son mentor qui a métamorphosé son destin en si peu de temps en le sortant de l’anonymat et en faisant de lui une personnalité nationale de premier plan en le choisissant comme ministre de l’Intérieur puis, quelques mois plus tard, comme chef de gouvernement de la Tunisie si son gouvernement obtient la confiance à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 1er septembre prochain.
Défier son mentor à qui il doit tout et lui déclarer la guerre avant même que le gouvernement obtienne la confiance du parlement n’est pas possible et de ce fait, mort dans l’âme, Hichem Mechichi a dû capituler face à Saïed et se résoudre au mauvais choix présidentiel.
Un quidam qui ignore tout du fonctionnement de l’Etat
Comment donner la responsabilité de milliers d’hommes et de femmes à un homme qui n’est pas habitué à commander? Comment confier la sécurité d’une nation à un novice? Comment donner autant de pouvoir – l’Intérieur est le pilier de l’Etat tunisien – à un quidam qui ignore tout du fonctionnement des services publics et dont le seul faire valoir est d’être l’ami du président? Kais Saïed n’en n’a cure. Ce qui lui importe c’est de placer ses hommes et ses femmes dans les postes sensibles peu importe s’ils sont incompétents.
La rigidité d’esprit de Kaïs Saïed, un des ses traits de caractère les plus saillants, est un véritable problème dès le début de son mandat. Il n’écoute pas les conseils et refuse de s’ouvrir sur les idées pertinentes et les conseils judicieux. Son entêtement et son autisme, dont il nous a donné plusieurs preuves, risquent de coûter très cher à la Tunisie…
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