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Hichem Mechichi, l’otage de Qalb Ennahdha

Hichem Mechichi marqué à la culotte par Rached Ghannouchi et Nabil Karoui : il faut qu’il sache qui sont ses vrais patrons.

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil automnal de la Tunisie dont l’histoire, surtout depuis la révolution de janvier 2011, est un éternel recommencement. On ne peut faire du neuf avec du vieux voire de l’antique et l’alliance islamo-affairiste semble avoir encore de l’avenir… avec un nouvel homme lige : Hichem Mechichi.

Par Ridha Kéfi

Otage des partis Ennahdha et Qalb Tounes, alliés pour le pire, qui font de lui le nouveau chef de gouvernement tunisien non pas pour ses qualités intrinsèques (il ne les a pas encore montrées), ni pour le sérieux de son programme (il n’en a vraiment pas) et encore moins pour la beauté de ses yeux mais juste par pic contre le président Kaïs Saïed, Hichem Mechichi se retrouve donc sur un siège éjectable au Palais de la Kasbah.

C’est, on l’a compris, le sort peu enviable réservé au chef de gouvernement dans le système politique issu de la constitution de 2014. Tous les prédécesseurs de l’enfant de Bousalem vous le diront : ils étaient des orphelins politiques, seuls et abandonnés de tous.

Des orphelins politiques, seuls et abandonnés de tous

Outre la trahison habituelle et banale des partis, Mechichi doit subir aussi le sort que lui réserve le très impulsif et lunatique Kaïs Saïed qui l’a choisi contre toute attente (il n’était nullement parmi les candidats sérieux à la succession d’Elyes Fakhfakh), l’a imposé aux partis, lui a imposé une composition gouvernementale totalement indépendante, avant de lui mettre les bâtons dans les roues, de l’humilier, de le décrédibiliser et de le fragiliser, en lui déclarant la guerre avant même qu’il obtienne la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

C’est cette soudaine hostilité du chef de l’Etat à son égard qui a ouvert à M. Mechichi le cœur de la plupart des responsables des partis qui lui étaient hostiles au départ, à commencer par le tandem d’enfer, Ennahdha et Qalb Tounes. En lui votant la confiance, ces derniers savent qu’ils tiennent entre leurs mains malfaisantes un chef du gouvernement très vulnérable, otage de Qalb Ennahdha, et qu’ils tenteront d’utiliser contre le président de la république, comme Ennahdha avait déjà utilisé l’un de ses prédécesseurs, Youssef Chahed, contre son propre mentor, Feu Béji Caïd Essebsi.

Rien de nouveau sous le soleil automnal de la Tunisie

C’est pour dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil automnal de la Tunisie dont l’histoire, surtout depuis la révolution de janvier 2011, est un éternel recommencement. On ne peut faire du neuf avec du vieux voire de l’antique, et l’alliance islamo-affairiste semble avoir encore de l’avenir… avec un nouvel homme lige : Hichem Mechichi.

Triste sort tout de même pour cet homme dont la fulgurante ascension (il y a six mois il était totalement inconnu) pourrait être suivie par une aussi fulgurante chute. Nous ne le lui souhaitons pas, bien sûr, car de sa réussite dépendra le salut d’une Tunisie en quasi faillite, mais notre scepticisme est nourri par les leçons du passé et notre connaissance des hommes, de leur fatuité, de leur égoïsme et de leurs capacités de nuisance.

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