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Pour l’intérêt de qui cherche-t-on à enterrer l’affaire de la BFT ?

Le président de la commission de la réforme administrative à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Badreddine Gammoudi, a confirmé ce mercredi 9 septembre 2020, sur les ondes de Shems FM, que les membres de ladite commission vont voir le chef du gouvernement Hichem Méchichi afin qu’il intervienne pour les aider à obtenir, auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT), la liste des individus endettés envers la Banque franco-tunisienne (BFT).

Par Imed Bahri

Cette affaire, opposant le fonds d’investissements ABCI, basé aux Pays-Bas, à l’Etat tunisien remonte, rappelons-le, au milieu des années 1980, et continue de traîner en longueur, alors que le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), saisi par la partie adverse, a déjà rendu, en juillet 2017, une décision condamnant la Tunisie.

Cette affaire a été causée par la mauvaise gestion de la BFT, dont la quasi-faillite a été causée par beaucoup d’hommes d’affaires ayant reçu des prêts et ne les ont pas rendus et ce sont eux qui soudoient aujourd’hui les hauts responsables de l’Etat et les dirigeants des partis pour éviter l’aboutissement à une solution qui les obligerait à payer les sommes dues à ladite banque.

De toute façon, cette solution, si solution il y aura, risque, d’être trop coûteuse pour la Tunisie, en argent mais aussi en termes d’image auprès des investisseurs étrangers, lesquels ne se bousculent plus au portillon. Et pour cause…

Gammoudi a déclaré lors de son intervention téléphonique sur Shems FM que lui et ses collègues voulaient obtenir la liste de hommes d’affaires redevables de grosses sommes d’argent à la BFT dépassant 250.000 DT (en principal et intérêts) pour essayer d’avoir une idée sur le montant global de ces dettes, ajoutant qu’ils avaient écrit à la Banque centrale depuis un certain temps pour l’obtenir, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas reçu de réponse. Jusqu’à quand cette affaire va rester le secret le mieux gardé de la république des copains et des coquins, les copains et les coquins changent, mais cette affaire reste ?

Le député a reconnu, par ailleurs, que la lutte contre la corruption en Tunisie nécessite une volonté politique, espérant que le gouvernement actuel fournira tous les mécanismes pour cela, ajoutant, avec la même ingénuité, que les membres de sa commission ne pouvaient pas présenter le rapport final dans ce dossier tant qu’ils n’ont pas reçu de réaction de la BCT.

Parions que cet appel, comme tous ceux qui l’ont précédé, à propos de ce même sujet, restera sans écho…

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