L’auteur, médecin de son état, a publié un post Facebook où il apporte un témoignage poignant et inquiétant sur le décès d’un jeune myopathe par la Covid-19 à Sousse. Difficile de ne pas voir dans le récit de drame la preuve des dysfonctionnements dans le système de prise en charge des malades atteints par le virus.
Par Dr Moez Ben Salem *
Témoignage très grave suite au décès par Covid-19 d’un jeune myopathe: c’est la défaillance de tout un système.
Il est atteint de myopathie; la mère a supplié à trois reprises les urgences des hôpitaux Sahloul et Hached à Sousse pour faire le test à sa fille en disant qu’elle a un handicapé à la maison, alors que les signes cliniques montrés par celle-ci étaient évidents. Après 3 jours, on décide de tester la sœur, qui était positive; et malgré cela, elle a été gardée chez elle sachant qu’ils n’ont pas les moyens de l’isoler : ils vivent dans un S+1 pour une famille de 7 personnes dont un handicapé.
Le test de la famille à été fait 5 jours après le diagnostic de la sœur, donc on ne pouvait pas faire sortir l’enfant vers la maison de sa tante dans l’attente du résultat du test et celui-ci est revenu après six jours, et positif pour toute la famille
Aujourd’hui, il est normal de mourir parce qu’on a une myopathie. Demain, ce sera normal de mourir parce qu’on a 75 ans, puis ce sera normal de mourir parce qu’on 55 ans et qu’on est diabétique…
Que fait la direction régionale de la santé pour protéger les personnes fragiles. Elle n’a d’ailleurs même pas fait d’enquête sur cette affaire.
* Médecin dermatologue de pratique libre.
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