Le président français Emmanuel Macron a demandé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de se rendre à Tunis pour discuter avec son homologue de la lutte contre le terrorisme, à savoir le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, a annoncé l’Élysée, hier, dimanche 1er novembre 2020.
La décision avait été prise après un entretien téléphonique, la veille, entre le président français et son homologue tunisien Kais Saied.
Les deux dirigeants «sont convenus de renforcer la coopération» franco-tunisienne «en matière de lutte contre le terrorisme». Ils ont notamment «abordé la question sensible du retour des Tunisiens avec obligation de quitter le territoire français (OQTF), en priorité ceux fichés S», a ajouté l’Elysée.
Le 13 octobre, le locataire de la place Beauvau s’était engagé à accélérer les reconduites à la frontière : «Il reste […] 231 personnes aujourd’hui qu’il nous faut expulser, qui sont en situation irrégulière et suivies pour soupçon de radicalisation», avait-il déclaré devant la presse.
Brahim Aouissaoui, l’auteur présumé de l’attaque ayant fait trois morts dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice, jeudi 29 octobre, est un Tunisien de 21 ans arrivé clandestinement en Europe par l’île italienne de Lampedusa le 20 septembre. Il a rejoint la France la veille de l’attaque, selon une source proche de l’enquête.
M. Darmanin, dont la visite est attendue à la fin de cette semaine, avait déclaré dans un entretien au journal «La Voix du Nord» publié hier que ce dernier était «manifestement» venu en France «pour tuer». «Bien sûr, il appartient au procureur antiterroriste de définir quand son projet meurtrier s’est construit. Mais il n’est visiblement pas venu pour obtenir des papiers», a-t-il ajouté, laissant entendre que l’opération aurait pu être préparée en Tunisie.
I. B.
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