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Jawhara Ettis claque la porte d’Ennahdha, «un projet qui sert les intérêts d’une seule et unique personne»

La constituante et dirigeante nahdhaouie, Jawhara Ettis, a annoncé, ce lundi 9 novembre 2020, sa démission d’Ennahdha, en expliquant que sa décision a été motivée par la «transformation du parti, devenu un projet qui sert les intérêts d’une seule et unique personne», a-t-elle déploré, par allusion au président du parti islamiste Rached Ghannouchi.

Dans un post publié sur son compte Facebook, Jawhara Ettis, membre de l’Assemblée nationale constituante (2011-2014), a expliqué qu’elle pensait servir son pays en intégrant un mouvement politique qui porte «un projet de réforme nationale avec des perspectives civilisationnelles fondées sur la conciliation entre l’islam et la démocratie», a-t-elle dit…

«Je me suis retrouvée, aujourd’hui, dans un projet dont l’avenir est hypothéqué par celui du leader», a-t-elle encore écrit, en référence à Rached Ghannouchi, qui s’accroche à la présidence du parti, malgré l’opposition de nombreux dirigeants Ennahdha, qui lui ont clairement demandé, via une lettre, d’y renoncer, certains menaçant de démissionner, à l’instar de Imed Hammami et Abdellatif Mekki, d’autres, comme Mme Ettis joignant le geste à la parole, ou encore ceux qui ont laissé comprendre que la justice sera saisie si le cheikh brigue un 3e mandat, ce qu’interdit le règlement intérieur du parti.

Jawhara Ettis a également estimé qu’il y a «un épuisement, une perte de temps et d’énergie» pour tenter de sauver un minimum de la relation fraternelle qui la lie à ses compagnons de route :« Il n’y a plus de volonté et d’engagement visant à former des personnalités capables d’engager les réformes nécessaires pour servir le pays mais des querelles de positionnement», a-t-elle déploré

Rappelons que Zoubeir Chehoudi, porte-parole du «groupe des 100», qui s’oppose à la prolongation du mandat de Ghannouchi à la tête d’Ennahdha, avait indiqué, le 27 octobre dernier, que tous les moyens sont à l’étude, pour empêcher toute violation du règlement intérieur du parti, en affirmant que la justice pourrait même être saisie.

Y. N.

http://kapitalis.com/tunisie/2020/11/03/imed-hammami-ennahdha-a-besoin-dune-revolution-et-rached-ghannouchi-doit-quitter-la-presidence-du-parti/
http://kapitalis.com/tunisie/2020/10/27/chehoudi-nouveau-mandat-pour-ghannouchi-la-justice-pourrait-etre-saisie/

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